Transmission

Nicolae Ceauşescu, despote mal éclairé

Nicolae Ceauşescu, despote mal éclairé

J’avais quatorze ans lors de cet inoubliable « printemps en automne » de 1989. Alors que les dictatures communistes tombaient l’une après l’autre en Europe centrale, je savais désormais que, grâce à Ronald Reagan et surtout à Mikhaïl Gorbatchev, mon destin ne serait pas celui des hommes des générations précédentes et que je ne mourrais pas au champ d’honneur. (Si les féministes ne vous disent pas pourquoi cette angoisse n’étreignait que les garçons, visitez Verdun ou scrutez un monument aux morts dans un village de France ou d’Italie.)  Au cours de ces merveilleuses semaines, seuls Nicolae Ceauşescu et son épouse Elena, co-dictateurs de…
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Citoyens des cieux

Citoyens des cieux

Sur le même palier que ma tante maternelle vivait un étrange personnage. Enfants, mes cousins et moi étions intrigués par cet homme d’âge mûr à l’accent espagnol. Sa porte était toujours ouverte et des gens venaient souvent le voir. Un jour, nous nous sommes hasardés à jeter un bref coup d’œil à travers la porte entr’ouverte et c’est alors que sa tête est apparue face à nous. Surpris, nous avons hésité entre la fuite ou de plates excuses. Loin d’être énervé le vieil homme nous a invité à entrer dans son modeste logis dont les parois étaient couvertes de livres.…
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« La littérature romande compte bien assez d’écrivains engagés ! »

« La littérature romande compte bien assez d’écrivains engagés ! »

Après Septembre éternel, en 2021, vous revenez avec Agnus Dei, un roman beaucoup plus court, sec et nerveux. Pourquoi ce choix ? Quelle est la bonne longueur d’un texte ? Question moins triviale qu’il n’y paraît. Je pourrais répondre qu’un récit finit par trouver, par un processus assez mystérieux (ou du moins peu réfléchi) la taille qui doit être la sienne. Tout dépend du projet : avec Septembre éternel, la France constituait le point de départ : je voulais écrire sur ce pays, le décrire en profondeur, évoquer son histoire contemporaine, remettre en lumière plusieurs événements marquants ou anecdotiques. Agnus Dei est une autre…
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« Killers of the Flower Moon » : une idylle entachée par le crime et la culpabilité

« Killers of the Flower Moon » : une idylle entachée par le crime et la culpabilité

Le cinéaste new-yorkais, contemporain de Steven Spielberg et autre artiste notoire de ce qu’on appelle aujourd’hui le « Nouvel Hollywood », a enchanté son public depuis les années 1970 avec des films comme Mean Streets (1973), Taxi Driver (1976), Casino (1995), ou encore Gangs of New York (2002) pour ne citer que quelques œuvres célèbres. L’histoire de Killers of the Flower Moon (titre poétiquement macabre) nous amène dans l’Amérique des années 1920 : un vétéran de la Première Guerre mondiale, Ernest Burkhart (interprété par Leonardo DiCaprio), arrive dans l’état d’Oklahoma pour rendre visite à son oncle William « Bill » Hale (joué par Robert De…
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Étudiant en médecine, il ressuscite l’œuvre d’un génie oublié

Étudiant en médecine, il ressuscite l’œuvre d’un génie oublié

- Vous êtes étudiant en médecine, et avez décidé de traduire et éditer un auteur britannique un peu tombé dans l'oubli, Joseph Daniel Unwin. Pourquoi ? Parce que si je ne l’avais pas fait, je pense que personne d’autre ne l’aurait fait ! Unwin a publié en 1934 Sexe et Culture, une thèse de doctorat d’anthropologie. Il montre que les sociétés développées tendent à être monogames et monothéistes. À l’inverse, l’assouplissement de la législation maritale a toujours précédé et amorcé le déclin des grands empires. En 1936, Unwin rédigeait Hopousia, que j’ai traduit. Il y résume ses précédents travaux, et se…
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