A la hussarde

Racine ou le sens du tragique

Racine ou le sens du tragique

Quand j’étais enfant, je passais mes vacances à la campagne chez mes grands-parents. La télévision en noir et blanc ne captant que les trois chaînes nationales, les soirées se passaient à écouter mon grand-père me lire l’histoire biblique, l’histoire suisse et un auteur qu’il appréciait particulièrement: Jean Racine. Mon aïeul avait reçu, à la fin de sa scolarité obligatoire, une édition des théâtres complets du dramaturge classique annotée par Félix Lemaistre. En fermant les yeux, je revois et j’entends cette voix me lire Alexandre le Grand, Britannicus, Phèdre et surtout Athalie. Racine a enchanté les soirées d’été de ma jeunesse.…
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Pour une histoire méditative…

Pour une histoire méditative…

Il y a quelques années, un professeur d’université n’hésitait pas à affirmer que «c’est la pensée de l’historien qui crée le fait historique». L’éminent homme voulait faire comprendre à ses étudiants que l’histoire est une construction et non un fait. Il en va de même dans l’enseignement obligatoire, où les élèves doivent «construire» l’histoire, non sans l’avoir «déconstruite» au préalable, à l’aide de «situations problèmes». Est-ce étonnant ? Non, l’histoire est davantage devenue le lieu du «mémoriel». Comme l’écrivait déjà Dom Guéranger en 1858: «Le grand malheur de l’historien serait de prendre pour règle d’appréciation les idées du jour, et…
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La littérature qui sauve

La littérature qui sauve

J’ aime les transports publics aux heures de pointe! Il ne faut pas y voir une grande préoccupation écologique, mais plutôt un intérêt ethnologique. Dans ce contexte, je surpris un échange entre deux gymnasiens. Un exemplaire de Germinal dans une main et le téléphone portable dans l’autre, ils évoquaient leur enseignante de français les «condamnant» à ne lire que des «vieilleries», aussi ennuyantes qu’ennuyeuses et rédigées dans un français incompréhensible qui plus est. Comment ne pas penser à Nicolas Sarkozy se moquant du choix de La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette au concours d’attaché d’administration en 2006: «Je…
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Taine et les barbares

Taine et les barbares

L’automne dernier un vent de panique a soufflé sur l’école vaudoise. La direction pédagogique apprenait que des enseignants utilisaient encore des ouvrages tels que Dix Petits Nègres avec leurs élèves, au lieu de se servir de la version renommée Ils étaient dix. À la suite de cela, un courriel a été envoyé aux différents établissements scolaires: «Nous sommes persuadés que la plupart des enseignantes et des enseignants auront pris la peine de contextualiser l’œuvre auprès de leurs élèves. Dans de rares cas, il aura pu s’agir d’un oubli de leur part.» La missive électronique se terminait en rappelant que les…
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