«Le fond d’un homme est immuable. L’âme n’apprend rien, n’oublie rien. Elle n’est pas venue sur la terre pour se faire emmerder. L’âme n’est chaude que de son mystère. Elle y tient, elle le défend. Elle y tient par-dessus tout, envers et contre tout. La mort qui refroidit tout ne saisit pas toujours l’âme, elle se débrouille.»
(Céline, "L’École des cadavres")
Il faut imaginer un «amphi» de l’Université de Lausanne, voilà une vingtaine d’années: une masse de jeunes gens pas encore totalement asservis par les écrans, des enseignants jouissant d’un certain crédit et de grands débats inquiets sur la «concurrence» que pouvait constituer à terme l’avènement de Wikipedia.
Injonctions à ne plus faire de blagues, conférences annulées ou affiches arrachées... Les lieux de savoir romands sont confrontés à un nouveau puritanisme totalement hors de contrôle. Une situation qui inquiète même à l’étranger.
Victime de censure de la part d’un groupe d’activistes lors d’une conférence donnée le 17 mai à l’Uni Bastions, Eric Marty a répondu en exclusivité à nos questions. L’auteur du Sexe des Modernes fustige une attitude «fasciste» portée par des «petits-bourgeois, tout juste capables d’imiter ce qui se fait ailleurs».