Transmission

1975

1975

C’était il y a cinquante ans. Une éternité. Et pourtant. « Un demi-siècle que je vis ; or, il me semble que je commence à peine. » (Francis Ponge, Pour un Malherbe.) L’autre siècle avait septante-cinq ans ;  Déjà pointait la revanche de l’Orient. (J’écris septante-cinq parce que je suis Suisse. J’ai très envie d’écrire soixante-quinze, parce que la difficulté de ce chiffre est l’excuse classique de l’abruti du pays X ou Y qui a eu dix ans de cours de français à l’école et n’en parle pas un mot, et que je les défie en permanence.) En 1975, l’Albanie et l’Italie avaient encore le…
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Quand les mots s’absentent, la violence s’impose

Quand les mots s’absentent, la violence s’impose

À l’heure où la rentrée scolaire ramène élèves et enseignants dans les classes, il faut rappeler une évidence : le langage est la première digue contre la violence. Dans les couloirs comme dans la cour, un mot juste peut encore empêcher un geste de trop. Et cette digue se construit — ou s’effondre — dès l’école. Dans une salle de classe, la paix ne se mesure pas seulement au silence qui y règne. Il y a des silences qui apaisent, et d’autres qui annoncent la rupture. Ce n’est pas encore le tumulte, mais déjà l’atmosphère se tend. Les épaules se…
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Le général Guisan, dernier roi des Suisses

Le général Guisan, dernier roi des Suisses

En 2024, la célébration des 150 ans de la naissance du général Henri Guisan (1874-1960), qui commanda l’armée suisse pendant la deuxième Guerre mondiale, est passée inaperçue. Elle a au moins donné lieu à la réédition d’un livre de Jean-Jacques Langendorf, rédigé à l’origine en 2003, et consacré aux rapports entre Guisan et le peuple suisse. Que le 80e anniversaire de la fin du service actif (20 août 1945) soit l’occasion de rendre un modeste hommage à cette grande figure de la Suisse d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Une chose m’a toujours frappé. Dans un pays aussi peu tourné vers la…
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Deux balcons, deux théologies ?

Deux balcons, deux théologies ?

Il est des lieux qui n’appartiennent pas seulement à l’histoire mais à l’eschatologie. Le balcon central de la basilique Saint-Pierre, à Rome, est de ceux-là. Non parce qu’il surplombe une foule ou capte les caméras du monde entier, mais parce qu’il est, à chaque élection pontificale, le seuil fragile entre l’Église et le monde, entre l’homme et le mystère, entre l’aujourd’hui et l’éternité. C’est là que, le 13 mars 2013, un certain Jorge Mario Bergoglio prononça, dans une sobriété déconcertante, un simple : « Fratelli e sorelle, buonasera. » C’est là aussi que, le 8 mai 2025, un certain Léon…
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