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Crise à la police de Lausanne : les agents livrent leurs pistes

Crise à la police de Lausanne : les agents livrent leurs pistes

Faire le tri. Pour certains interlocuteurs, le premier pas serait de revoir l’organisation interne. « Mettre les bonnes personnes au bon endroit », résume un agent un peu revanchard, qui dénonce des profils déplacés, rétrogradés, puis recasés à la tête de services « plus ou moins fantômes ». Selon lui, seule une réforme courageuse, y compris par le licenciement, permettrait d’assainir la situation : « Il faut y aller plus franchement, comme dans le privé. » Mais d’autres rétorquent aussitôt qu’« ici, c’est une administration » : on ne peut pas congédier sans motif, surtout dans une ville tenue par la…
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Édition 49 – Ensauvagement du haut, ensauvagement du bas

Édition 49 – Ensauvagement du haut, ensauvagement du bas

Ne créons pas de faux espoirs, d’abord : à part leur mention dans l’édito du mois, les émeutes de Lausanne restent largement absentes de cette édition. Mais elles feront l’objet de divers articles dans la suivante. Ce que vous trouverez ici : À propos des F-35 : notre réflexion sur l’effondrement de la démocratie directe suisse. Une découverte du petit groupe très confidentiel des "trumpistes suisses" : comment ces sympathisants, que nous sommes allés rencontrer lors d’une de leurs soirées très sélectes, trouvent-ils un équilibre entre leur patriotisme et l’admiration d’un président qui nous taxe désormais à 39 % ? Notre lettre…
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Giuliano da Empoli ou le mépris du peuple

Giuliano da Empoli ou le mépris du peuple

Giuliano da Empoli est à la mode. On le lit à gauche comme à droite, comme on consomme un produit de saison. Ses livres circulent dans les cénacles où l’on aime trembler devant les périls qu’on ne vit pas. Le mercredi 20 août, il passait à Infrarouge sur la RTS : preuve qu’il est devenu un invité obligé. Mais faut-il confondre notoriété et clairvoyance ? Un matin, en plein cours, un adolescent m’a demandé — sans provocation, mais avec cette gravité des quinze ans : — Monsieur, pourquoi les politiques parlent-ils comme s’ils savaient tout, alors qu’on voit bien qu’ils ne vivent…
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1975

1975

C’était il y a cinquante ans. Une éternité. Et pourtant. « Un demi-siècle que je vis ; or, il me semble que je commence à peine. » (Francis Ponge, Pour un Malherbe.) L’autre siècle avait septante-cinq ans ;  Déjà pointait la revanche de l’Orient. (J’écris septante-cinq parce que je suis Suisse. J’ai très envie d’écrire soixante-quinze, parce que la difficulté de ce chiffre est l’excuse classique de l’abruti du pays X ou Y qui a eu dix ans de cours de français à l’école et n’en parle pas un mot, et que je les défie en permanence.) En 1975, l’Albanie et l’Italie avaient encore le…
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Cher Marius Diserens,

Cher Marius Diserens,

J’ai lu avec intérêt, et je dois avouer avec une certaine commisération, votre entretien sur le bonheur accordé à Blick à la mi-août. Je ne vais pas vous mentir, je vous ai découvert plus souffrant que je ne l’imaginais, marqué par – comme vous le dites – la « violence de votre vécu ». J’ai été admiratif, d’ailleurs, de la « force énorme » qui vous permet de surmonter vos crises d’angoisse. Ainsi armé, sans doute auriez-vous été capable d’affronter une mine de sable camerounaise dès vos neuf ans, à l’instar du combattant Francis Ngannou. À vrai dire, loin de moi le…
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Quand les mots s’absentent, la violence s’impose

Quand les mots s’absentent, la violence s’impose

À l’heure où la rentrée scolaire ramène élèves et enseignants dans les classes, il faut rappeler une évidence : le langage est la première digue contre la violence. Dans les couloirs comme dans la cour, un mot juste peut encore empêcher un geste de trop. Et cette digue se construit — ou s’effondre — dès l’école. Dans une salle de classe, la paix ne se mesure pas seulement au silence qui y règne. Il y a des silences qui apaisent, et d’autres qui annoncent la rupture. Ce n’est pas encore le tumulte, mais déjà l’atmosphère se tend. Les épaules se…
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Le prochain repas « trumpiste » romand aura quand même lieu

Le prochain repas « trumpiste » romand aura quand même lieu

Un « Comité Trump Suisse » organise des dîners pour promouvoir la doctrine du président américain. Le prochain aura lieu malgré l’affaire des taxes. Nous sommes à la fin du mois de mai, dans une brasserie élégante d’une ville de l’Arc jurassien. Ce soir, des « trumpistes » suisses et français vont se retrouver autour d’un repas dans un salon privé, sous l’autorité paisible d’un vieux routier de la droite identitaire française, Georges Clément. Curieuse collision des mondes : d’un côté, plusieurs jeunes politiciens au style très zemmourien, cravate impeccable, bien coiffés ; de l’autre, des élus helvétiques parfois plus…
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Le général Guisan, dernier roi des Suisses

Le général Guisan, dernier roi des Suisses

En 2024, la célébration des 150 ans de la naissance du général Henri Guisan (1874-1960), qui commanda l’armée suisse pendant la deuxième Guerre mondiale, est passée inaperçue. Elle a au moins donné lieu à la réédition d’un livre de Jean-Jacques Langendorf, rédigé à l’origine en 2003, et consacré aux rapports entre Guisan et le peuple suisse. Que le 80e anniversaire de la fin du service actif (20 août 1945) soit l’occasion de rendre un modeste hommage à cette grande figure de la Suisse d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Une chose m’a toujours frappé. Dans un pays aussi peu tourné vers la…
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