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Chers manifestants lausannois,

Chers manifestants lausannois,

Permettez-moi d’exprimer ma compassion envers ceux d’entre vous qui ont été choqués de découvrir que s’assoir au milieu de la route comporte des risques. Oui, vous l’avez compris, je vous écris cette lettre après que le chauffeur d’une BMW décapotable a forcé le passage au milieu de votre minute de silence propalestinienne organisée entre l'Avenue de Beaulieu et le pont Chauderon, samedi à Lausanne.  Croyez-le ou non, je n’ironiserai pas à propos de la cause qui vous tient à cœur, tant les événements au Proche-Orient me choquent et me navrent. Comme vous, sans doute, je pense le plus grand mal…
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Crise à la police de Lausanne : les agents livrent leurs pistes

Crise à la police de Lausanne : les agents livrent leurs pistes

Faire le tri. Pour certains interlocuteurs, le premier pas serait de revoir l’organisation interne. « Mettre les bonnes personnes au bon endroit », résume un agent un peu revanchard, qui dénonce des profils déplacés, rétrogradés, puis recasés à la tête de services « plus ou moins fantômes ». Selon lui, seule une réforme courageuse, y compris par le licenciement, permettrait d’assainir la situation : « Il faut y aller plus franchement, comme dans le privé. » Mais d’autres rétorquent aussitôt qu’« ici, c’est une administration » : on ne peut pas congédier sans motif, surtout dans une ville tenue par la…
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Cher Frédéric Maillard,

Cher Frédéric Maillard,

Vous voilà omniprésent dans nos médias depuis les émeutes qui ont secoué le quartier de Prélaz, à Lausanne, vers la fin du mois d’août. Vous y êtes présenté comme un « analyste des organisations de police », mais permettez-moi de m’adresser à vous d’abord en tant que prestataire mandaté par la Ville de Lausanne. La RTS souligne en effet que, depuis 2021, vous êtes mobilisé pour « accompagner la transformation de la gouvernance et du management de la police de Lausanne (PML) », où j'ai jadis travaillé comme chargé de communication. Le moins que l’on puisse dire est que ladite…
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Édition 49 – Ensauvagement du haut, ensauvagement du bas

Édition 49 – Ensauvagement du haut, ensauvagement du bas

Ne créons pas de faux espoirs, d’abord : à part leur mention dans l’édito du mois, les émeutes de Lausanne restent largement absentes de cette édition. Mais elles feront l’objet de divers articles dans la suivante. Ce que vous trouverez ici : À propos des F-35 : notre réflexion sur l’effondrement de la démocratie directe suisse. Une découverte du petit groupe très confidentiel des "trumpistes suisses" : comment ces sympathisants, que nous sommes allés rencontrer lors d’une de leurs soirées très sélectes, trouvent-ils un équilibre entre leur patriotisme et l’admiration d’un président qui nous taxe désormais à 39 % ? Notre lettre…
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Giuliano da Empoli ou le mépris du peuple

Giuliano da Empoli ou le mépris du peuple

Giuliano da Empoli est à la mode. On le lit à gauche comme à droite, comme on consomme un produit de saison. Ses livres circulent dans les cénacles où l’on aime trembler devant les périls qu’on ne vit pas. Le mercredi 20 août, il passait à Infrarouge sur la RTS : preuve qu’il est devenu un invité obligé. Mais faut-il confondre notoriété et clairvoyance ? Un matin, en plein cours, un adolescent m’a demandé — sans provocation, mais avec cette gravité des quinze ans : — Monsieur, pourquoi les politiques parlent-ils comme s’ils savaient tout, alors qu’on voit bien qu’ils ne vivent…
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Ensauvagement du haut, ensauvagement du bas

Ensauvagement du haut, ensauvagement du bas

Lundi 25 août, la population romande se réveille avec une immense gueule de bois. Dans le quartier de Prélaz, à Lausanne, des émeutes ont suivi le décès d’un jeune qui fuyait la police à scooter. « Ça devient comme en France », alertent les internautes, comme s’il y avait une certaine jubilation à voir sombrer notre pays selon l’exemple du grand frère voisin. Fascistes ou antifascistes, tous sont aux anges.Ça devient « comme en France », oui, mais pas que là. Ça devient « comme en France », aussi, quand on découvre, lors d’une conférence de presse organisée quelques heures plus tard, qu’une part significative des policiers…
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1975

1975

C’était il y a cinquante ans. Une éternité. Et pourtant. « Un demi-siècle que je vis ; or, il me semble que je commence à peine. » (Francis Ponge, Pour un Malherbe.) L’autre siècle avait septante-cinq ans ;  Déjà pointait la revanche de l’Orient. (J’écris septante-cinq parce que je suis Suisse. J’ai très envie d’écrire soixante-quinze, parce que la difficulté de ce chiffre est l’excuse classique de l’abruti du pays X ou Y qui a eu dix ans de cours de français à l’école et n’en parle pas un mot, et que je les défie en permanence.) En 1975, l’Albanie et l’Italie avaient encore le…
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Cher Marius Diserens,

Cher Marius Diserens,

J’ai lu avec intérêt, et je dois avouer avec une certaine commisération, votre entretien sur le bonheur accordé à Blick à la mi-août. Je ne vais pas vous mentir, je vous ai découvert plus souffrant que je ne l’imaginais, marqué par – comme vous le dites – la « violence de votre vécu ». J’ai été admiratif, d’ailleurs, de la « force énorme » qui vous permet de surmonter vos crises d’angoisse. Ainsi armé, sans doute auriez-vous été capable d’affronter une mine de sable camerounaise dès vos neuf ans, à l’instar du combattant Francis Ngannou. À vrai dire, loin de moi le…
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