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Toute une génération biberonnée à la musique punk à roulettes se souvient du fameux t-shirt vendu par le groupe californien NOFX au temps de George W. Bush : le visage d’un président américain imprimé en noir et blanc, granuleux comme un photocopieur fatigué, auréolé de cette esthétique des égouts chère aux adolescents rebelles de l’époque, barré d’un superbe « Not my president ». Ironie sublime d’un temps où, des écoles professionnelles du Valais aux skateparks de Bienne, on voyait fleurir ce slogan en anglais chez des gamins qui, pour la plupart, ignoraient le nom de leur propre président, mais savaient…
Publié en 1973, Small is Beautiful – Une société à la mesure de l’homme d’E. F. Schumacher fut lu d’abord comme un manifeste écologique, écrit au lendemain des chocs pétroliers. Cinquante ans plus tard, il revient à nous comme une prophétie. Car si le décor a changé, la maladie demeure : mégaserveurs numériques qui engloutissent nos vallées d’énergie, hôpitaux régionaux réduits à des lignes budgétaires, Europe contrainte de légiférer pour que l’on puisse seulement réparer une bouilloire ou un smartphone. Une question traverse ces turbulences : à quelle échelle l’homme peut-il encore être responsable ? Le mal moderne : la démesure…
Ce n’est pas tous les jours que le compte des Jeunes Socialistes place son action sous l’autorité des saintes Écritures. Mais l’époque est ainsi faite : souple, liquide, prête à tous les collages culturels pourvu qu’ils génèrent du « buzz ». Voici donc Jésus enrôlé dans la campagne pour l’initiative « Pour une politique climatique sociale financée de manière juste fiscalement », qui propose un impôt fédéral de 50 % sur les successions et donations dépassant 50 millions. L’argent récolté servirait à lutter contre la crise climatique – sans la tutelle des prêtres ou des pasteurs, a priori. Partagée sur Instagram, l’affiche…
Les jeux de rôles auront été le centre d’intérêt le plus important et le plus constant de toute mon existence. Plus encore que les convictions religieuses ou les choix politiques, la pratique du jeu de rôles aura contribué à me faire subir l’intolérance fanatique des sociétés francophones européennes qui donnent des leçons au monde entier. Car, je l’expliquerai plus loin, il y eut un temps où les rôlistes faisaient partie, en France et dans les pays voisins, des minorités stigmatisées par la télévision d’État et l’appareil médiatique du genre Libération - bref, les gendarmes du système avec leurs grosses matraques, au service…
Peut-être te souviens-tu de moi : nous nous sommes brièvement croisés à la dernière rencontre du Comité Trump Suisse, où je me trouvais à la table des journalistes. Nous avons peu eu l’occasion d’échanger ; j’ai passé la majeure partie de la soirée à fumer des cigares avec un copain qui, comme moi, ne se sent pas particulièrement « trumpiste ». J’ai eu le temps d’observer, néanmoins, que ton action semblait enthousiasmer bien des participants. Depuis des mois, tu te proposes de « dégauchiser le pays de la levrette », comme tu appelles la Suisse. Tu mènes ce combat vidéo…
« Est-ce que tu brûles d’envie de devenir trainee ? » Pour à peu près n’importe quelle personne normalement constituée, une telle invitation se rapporte à l’exercice d’un métier assez antique – au point d’être carrément le plus vieux du monde – qui s’exerce sur les trottoirs. Mais que les images lubriques se dissipent de suite : cette question, c’est la Poste qui la pose depuis la mi-septembre, avec une vidéo vue pas moins de 37 000 fois sur les réseaux. Depuis des années, les trainees ont envahi les entreprises. Pas forcément vêtues de tenues affriolantes, mais en quête d’expérience…
Je me souviens du jour où j’ai lu la dépêche : « Rome va proclamer John Henry Newman Docteur de l’Église. » Pas de bandeau en une, pas de fracas ; une phrase, simplement, entre deux brèves vouées à périmer avant la nuit. Dans un monde qui distribue des trophées à la vitesse d’un clic et oublie dès le lendemain le lauréat, le geste prenait un relief singulier : il affirmait que certains noms survivent au cycle de l’actualité parce qu’ils ont laissé le temps former leur pensée, pesée, éprouvée, fidèle au réel. Oxford : jeunesse d’un esprit déjà habité…