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Ensauvagement du haut, ensauvagement du bas

Ensauvagement du haut, ensauvagement du bas

Lundi 25 août, la population romande se réveille avec une immense gueule de bois. Dans le quartier de Prélaz, à Lausanne, des émeutes ont suivi le décès d’un jeune qui fuyait la police à scooter. « Ça devient comme en France », alertent les internautes, comme s’il y avait une certaine jubilation à voir sombrer notre pays selon l’exemple du grand frère voisin. Fascistes ou antifascistes, tous sont aux anges.Ça devient « comme en France », oui, mais pas que là. Ça devient « comme en France », aussi, quand on découvre, lors d’une conférence de presse organisée quelques heures plus tard, qu’une part significative des policiers…
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1975

1975

C’était il y a cinquante ans. Une éternité. Et pourtant. « Un demi-siècle que je vis ; or, il me semble que je commence à peine. » (Francis Ponge, Pour un Malherbe.) L’autre siècle avait septante-cinq ans ;  Déjà pointait la revanche de l’Orient. (J’écris septante-cinq parce que je suis Suisse. J’ai très envie d’écrire soixante-quinze, parce que la difficulté de ce chiffre est l’excuse classique de l’abruti du pays X ou Y qui a eu dix ans de cours de français à l’école et n’en parle pas un mot, et que je les défie en permanence.) En 1975, l’Albanie et l’Italie avaient encore le…
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Cher Marius Diserens,

Cher Marius Diserens,

J’ai lu avec intérêt, et je dois avouer avec une certaine commisération, votre entretien sur le bonheur accordé à Blick à la mi-août. Je ne vais pas vous mentir, je vous ai découvert plus souffrant que je ne l’imaginais, marqué par – comme vous le dites – la « violence de votre vécu ». J’ai été admiratif, d’ailleurs, de la « force énorme » qui vous permet de surmonter vos crises d’angoisse. Ainsi armé, sans doute auriez-vous été capable d’affronter une mine de sable camerounaise dès vos neuf ans, à l’instar du combattant Francis Ngannou. À vrai dire, loin de moi le…
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Quand les mots s’absentent, la violence s’impose

Quand les mots s’absentent, la violence s’impose

À l’heure où la rentrée scolaire ramène élèves et enseignants dans les classes, il faut rappeler une évidence : le langage est la première digue contre la violence. Dans les couloirs comme dans la cour, un mot juste peut encore empêcher un geste de trop. Et cette digue se construit — ou s’effondre — dès l’école. Dans une salle de classe, la paix ne se mesure pas seulement au silence qui y règne. Il y a des silences qui apaisent, et d’autres qui annoncent la rupture. Ce n’est pas encore le tumulte, mais déjà l’atmosphère se tend. Les épaules se…
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Le prochain repas « trumpiste » romand aura quand même lieu

Le prochain repas « trumpiste » romand aura quand même lieu

Un « Comité Trump Suisse » organise des dîners pour promouvoir la doctrine du président américain. Le prochain aura lieu malgré l’affaire des taxes. Nous sommes à la fin du mois de mai, dans une brasserie élégante d’une ville de l’Arc jurassien. Ce soir, des « trumpistes » suisses et français vont se retrouver autour d’un repas dans un salon privé, sous l’autorité paisible d’un vieux routier de la droite identitaire française, Georges Clément. Curieuse collision des mondes : d’un côté, plusieurs jeunes politiciens au style très zemmourien, cravate impeccable, bien coiffés ; de l’autre, des élus helvétiques parfois plus…
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Le général Guisan, dernier roi des Suisses

Le général Guisan, dernier roi des Suisses

En 2024, la célébration des 150 ans de la naissance du général Henri Guisan (1874-1960), qui commanda l’armée suisse pendant la deuxième Guerre mondiale, est passée inaperçue. Elle a au moins donné lieu à la réédition d’un livre de Jean-Jacques Langendorf, rédigé à l’origine en 2003, et consacré aux rapports entre Guisan et le peuple suisse. Que le 80e anniversaire de la fin du service actif (20 août 1945) soit l’occasion de rendre un modeste hommage à cette grande figure de la Suisse d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Une chose m’a toujours frappé. Dans un pays aussi peu tourné vers la…
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Chers vandales neuchâtelois,

Chers vandales neuchâtelois,

Depuis le début du mois, je lis bien des articles relatant la stupeur, l’incompréhension, voire la consternation que suscitent vos tags sur la Collégiale. Vous serez surpris d’apprendre que je n’entends pas, dans ces lignes, en rajouter une couche. Mon projet est tout autre : prendre vos messages au sérieux et y répondre sur le fond. Car voyez-vous, chers vandales, j’ai le sentiment que votre colère est non seulement mal dirigée, mais aussi truffée de notions contradictoires. Je m’explique : le premier tag qui m’a frappé est celui qui proclame le mot « antinationaliste », juste au-dessus du marteau et…
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