Une assurance maladie nous apprend à préparer des gâteaux

Parmi les préoccupations majeures des Suisses et de la classe politique, la hausse continue des coûts de la santé figure en bonne place. Pas un jour ou presque sans que leur explosion depuis les années 1960 ne suscite des débats âpres, des nouvelles propositions pour les réguler (la dernière venant du Centre) et surtout la grogne des ménages qui voient année après année les primes grignoter leur budget.

De précieux conseils en “tu”.

Mais dans ce tableau morose, d’aucuns gardent une belle humeur. Ainsi, le 15 avril dernier, la compagnie d’assurance CSS – « partenaire santé » d’après son compte Facebook – a-t-elle jugé opportun d’expliquer aux internautes (qu’elle tutoie) comment préparer de délicieux smoothies verts aux légumes « crémeux, riches en vitamines et très rapides à préparer ». Un « post » qui nous redirigeait vers un article qui nous rappelait utilement de ne pas abuser des légumes verts pour ne pas péjorer notre digestion. Une audace isolée ? Pas vraiment : quelques jours plus tôt, c’est une tarte à la rhubarbe qui était à l’honneur (le 10 avril), alors qu’en mars, une publication en partenariat avec le restaurant végétarien Tibits nous proposait une sauce à base de carotte et de raifort.

Une assurance maladie au service de l’environnement

Vous pensiez vous trouver chez Betty Bossy ? Que nenni, vous avez simplement la chance de pouvoir compter sur un assureur qui vous veut du bien. Il n’en veut pas qu’à nous, du bien, d’ailleurs : vendredi 19 avril, la CSS se mettait cette fois au service de la planète en nous vantant les mérites du « plogging », « entraînement fractionné écologique » consistant à ramasser des déchets durant ses séances de course à pied. Avec des conseils précieux : « Tout le monde peut «plogguer», apprend-on dans le texte source de 2021. Il suffit d’enfiler ses baskets, d’embarquer un sac poubelle vide et des gants et de repérer un grand conteneur à ordures. »

Joindre l’utile au désagréable.

Mais est-ce vraiment le rôle d’une assurance maladie de faire sa promo en entrant à ce point dans la vie de la population ? Pas aux yeux de tous les internautes, en tout cas. En septembre 2023, la publication de conseils aux familles pour économiser, toujours par la CSS, avait suscité pas moins de 255 commentaires sur la toile, pas toujours très enthousiastes. Il faut dire que le document entrait loin dans l’intimité du public en nous expliquant à partir de quel âge donner de l’argent de poche à nos enfants, notamment. Des conseils de cadeaux pour ces derniers, comme une nuitée à la ferme avec tour à dos de poney étaient également mis en avant, de même que la construction de cabanes ou de tipis. « Conseil aux caisses maladie pour économiser : dépensez moins d’argent en publicités culpabilisantes, contentez-vous de ce pour quoi on vous paie », s’indignait un internaute.

La CSS n’est toutefois pas seule à proposer des conseils très éloignés du cœur de son activité sur les réseaux sociaux. Visana, quant à elle, n’hésitait pas à nous recommander les bains glacés en janvier pour nous ouvrir vers un monde de bienfaits. Quant au concurrent immédiat, Helsana, il est certes plus sobre dans l’étalage de bons sentiments, mais n’hésite pas non plus à nous inviter au « dialogue intergénérationnel » dans un contenu du début du mois de mars. Très loin, cependant, de la témérité de la CSS qui organisait encore récemment un concours pour gagner une machine à café automatique Jura d’une valeur de 2550 CHF.

Audacieux.

Du « patient empowerment »

Différentes problématiques sont souvent évoquées pour expliquer que nos primes augmentent continuellement. Le vieillissement de la population, d’une part, mais aussi la multiplication des sollicitations inutiles du corps médical. Dans un tel contexte, les assurances ne devraient-elles pas montrer l’exemple en ne multipliant pas à leur tour les communications inutiles ? Nous avons posé la question à la CSS. Pour la compagnie, rien ici ne sort de son rôle : « La CSS n’est pas seulement une caisse qui paie des factures, explique la porte-parole Isabelle Tasset. Nous revendiquons le rôle de « Partenaire santé ». Nous voulons aider les assurés qui le souhaitent à prendre leur santé en main. Pour rester en forme, guérir activement, mieux vivre avec la maladie. » Et de poursuivre : « C’est pourquoi nous proposons des conseils et des programmes de santé, des avis professionnels via la télémédecine, des solutions de soin en ligne, un premier rendez-vous gratuit avec un coach santé, un deuxième avis médical en cas de chirurgie. » Il s’agirait de remplir un vide dans la société : « En tant que leader de l’assurance maladie obligatoire, nous constatons qu’il y a un espace vacant entre le patient et le corps médical, que certains assurés nous sont reconnaissants d’être encouragés et guidés pour mieux appréhender les questions de santé. » La prévention, précise la communicante, ne représente que 3% des dépenses de l’assurance obligatoire (LAMal).

Reste que les réactions négatives sont nombreuses sur les réseaux. Peut-être tout de même un signe que le but n’est pas atteint ? « Avec notre nouveau rôle de « partenaire santé », nous voulons donner confiance aux assurés qui le souhaitent dans leur capacité à être pro-actif avec leur santé, mais aussi à être pro-actif avec le système de santé. Nous sommes là pour aider les assurés qui le souhaitent à mieux définir leurs besoins, et à mieux connaître toutes les solutions de santé qui s’offrent à eux. Même si un de nos message a été maladroit, le « patient empowerment » restera un objectif stratégique car c’est un objectif sociétal. »

Pour découvrir les réactions de la Fédération romande des consommateurs et du conseiller national PLR Philippe Nantermod, merci de vous connecter ci-dessous ou de prendre un abonnement.

Des « clients » captifs

A la Fédération romande des consommateurs, le regard sur ces pratiques est critique, mais mesuré : « Sur le fond, on ne peut pas reprocher à un assureur maladie de participer à la promotion et à la prévention de la santé », analyse Yannis Papadaniel, responsable santé.  « Mais aussitôt après avoir rappelé ce principe de base, surgissent au moins deux interrogations : est-ce que prévention et promotion de la santé sont efficaces quand 50 caisses maladie font passer 50 messages différents (certains parfois intéressants) ? Peut-on réduire la prévention et la promotion à des publireportages dans des tout-ménages financés par les primes ? Les réponses à ces deux questions sont deux fois négatives. Mais comme à peu près rien ne contraint les assureurs en la matière, elles sont libres de faire passer les messages qu’elles souhaitent sous le format qu’elles définissent. »  Un climat qui ne sert pas les intérêts du public : « Les assurés sont libres de lire ou ne pas lire, en revanche ils ne disposent d’aucun levier pour exiger que leurs primes, qui financent ces publications, soient utilisées à meilleur escient. »

« Complètement ridicule » selon Philippe Nantermod

Très actif sur les questions des coûts de la santé, le conseiller national PLR Philippe Nantermod se montre plus virulent : « Je trouve que les assurances-maladies, qu’elles le fassent avec l’assurance de base ou l’assurance complémentaire, sont complètement ridicules lorsqu’elles font ce genre de publicités. Elles essaient de surfer sur une vague pseudo-scientifique du bien-être qui serait favorable à la santé, en créant une confusion avec les vrais objectifs de prévention médicale. Elles portent atteinte inutilement à leur propre crédibilité, sans doute portées par des agences de communication imbéciles. »

Des critiques qui ne feront certainement pas changer la CSS de ligne puisqu’elle s’inscrirait dans « une double responsabilité sociétale », à savoir « contrôler les factures et avoir une gestion efficace pour éviter les dépenses injustifiées et inutiles, soutenir les assurés qui souhaitent renforcer la prise en main de leur santé. Car agir pour sa santé, c’est à la fois se faire du bien et aller moins chez le médecin. »

Dans son œuvre, le penseur américain Christopher Lasch a pointé du doigt la mise en place d’une société thérapeutique favorisée par l’essor des médias de masse dès le début du siècle dernier. Depuis le monde suivant, peut-être se reproche-t-il de ne pas avoir anticipé que le nouveau pouvoir nous apprendrait à préparer des tartes aux fruits. 




Le wokisme n’existe pas #vidéo

L’écrivain Philippe Muray nous le montre dans son journal intime de 1994.

Bon visionnage !




Suisse condamnée par la CEDH : oui mais…

« On ne juge pas mieux parce qu’on juge de plus loin ». Voilà le titre que Yohan Ziehli, UDC et juriste, a choisi pour commenter sur son blog la condamnation de notre pays par la justice européenne, pour cause d’inaction en matière de lutte contre le climat. Trois points essentiels y sont passés en revue et permettent de montrer les enjeux de cette « grande victoire ».

Vous avez manqué ce texte sur nos blogs ? Il vous attend ici.

Sur nos blogs, d’autres textes valent le détour. Notre auteur Stev’ LeKonsternant, passionné par la pédagogie, nous propose par exemple une réfutation en ordre de l’idolâtrie des compétences, censées miraculeusement remplacer les connaissances, dans ce texte très fouillé. Plus nerveux, il s’attaque aussi au manque d’objectivité qui caractérise, selon lui, la couverture médiatique de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, dans un billet très frontal.

Enfin, on s’intéresse au tout numérique dans le domaine médical dans la nouvelle livraison –  la première dans l’espace qui lui est désormais dédié –  de Marie-France de Meuron.




La brasserie de l’Abbaye de Saint-Maurice va se relancer avec une bière haut de gamme

Durant le carême, une figure bien connue des fidèles a refait son apparition lors des messes de l’Abbaye de Saint-Maurice : le père-abbé Jean Scarcella. Sans présider, le maître des lieux reprenait sa place parmi les siens, après s’être mis en retrait dans un contexte d’accusations d’abus qui le visaient lui et la communauté.

Pour de nombreux habitués, ce retour de Mgr Scarcella est porteur d’espoir. A la sortie de la messe, on s’accorde aujourd’hui à affirmer que les soupçons qui pesaient contre lui, ou contre le prieur Roland Jaquenoud, n’ont débouché sur rien. Le climat douloureux, espère-t-on, ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir. Selon certains, une déroute électorale menacerait même Christophe Darbellay, chef du Département valaisan de l’économie et de la formation. Opportuniste, sa récente décision de changer le nom du « lycée-collège de l’Abbaye de Saint-Maurice » en « collège de Saint-Maurice » aurait retourné l’opinion en faveur des chanoines.

Les distributeurs ne bougeront pas

Dans le contexte des révélations, deux partenaires commerciaux de la brasserie de l’Abbaye avaient décidé de subitement cesser la collaboration : l’entreprise vaudoise Amstein SA ainsi que la Coop. Le contexte étant à l’apaisement, ces deux sociétés vont-elles relancer la distribution des breuvages chablaisiens ? « Pour le moment nous n’avons pas prévu de redistribuer les bières », répond laconiquement Amstein. Quant à Caspar Frey, porte-parole de la Coop, il n’est guère plus bavard : « Nous vous prions de comprendre que nous ne nous prononçons pas publiquement sur les décisions concernant l’assortiment. » Au cœur de la crise, la coopérative avait eu moins de pudeurs à expliquer que la fin de la mise en vente visait à se distancier « de ces événements présumés », comme le mentionne un article de janvier de la RTS.

Avec ces prix cassés, les dégâts sont encore visibles sur le site de l’Abbaye.

Réorientation stratégique du côté de la brasserie

Pas de quoi faire paniquer le président de la brasserie, Pierre-Alain Cardinaux. « Début 2023, avant les affaires de l’Abbaye, nous avions revu toute l’organisation de la brasserie. Nous voulions réduire le volume et avoir une organisation moins coûteuse. » Dès lors, précise-t-il, les effets liés aux affaires ont eu peu d’influence : « Nous avons pu absorber sans problème ! » Reste que les stigmates sont encore bien visibles en ligne avec des boissons vendues à CHF 2.- pièce au lieu de CHF 4.50, sur le site de l’Abbaye.

Pour découvrir le nouveau partenaire brassicole de l’Abbaye et sa stratégie 2024-2025 dans la suite de cet article, merci de vous connecter ci-dessous ou de prendre un abonnement.

Le nouveau partenaire est connu

Alors que l’objectif initial de la brasserie était bien plus élevé, elle vise désormais 100’000 bouteilles vendues par année. « Nos produits sont bons et appréciés. Cet objectif est réalisable en 2025 ! ». 2024 sera donc l’année de transition, marquée par une nouvelle stratégie : non seulement réduire l’offre, mais aussi proposer une toute nouvelle bière haut de gamme. « On réduit le volume mais on va augmenter la qualité et surtout être plus exclusif et proche de nos clients », décortique Pierre-Alain Cardinaux. « Créer des liens avec l’Abbaye » figure aussi parmi les axes de cette nouvelle politique. Après l’échec du rapprochement avec la société Martigny Brewing, durant la crise, c’est désormais en collaboration avec la brasserie La Mine, située à Bex, que seront désormais produites les bières. Et Pierre-Alain Cardinaux de rappeler en guise de conclusion : « L’Abbaye produit aussi des vins. Cette année, on va sortir deux Premiums : un chardonnay et un merlot en fûts ! La Cave Montreux Riviera transforme actuellement ces deux vins qui sortiront en fin d’année. Nous allons unir nos forces pour le marketing. »

Patron des Biérosophes, cave spécialisée au centre d’Yverdon-les-Bains, Alain Kaehr n’a aucun doute, les breuvages de l’Abbaye n’ont pas connu la crise à cause de leur qualité intrinsèque. « La difficulté de les vendre vient uniquement des affaires les concernant, les gens étant sensibles à tout ce qui se passe. Yan Amstein les a sorties de l’assortiment et je doute fort qu’il change d’avis de sitôt. »




« Tant qu’il n’a pas démissionné officiellement… »

« Le monde est grand, plus grand qu’un village rupestre où les gens pensent qu’ils vont sauver la planète en cessant de manger de la viande ou de rouler en voiture. Alors autant laisser mon siège à quelqu’un de plus docile que moi. » Voici comment le conseiller communal yverdonnois Ruben Ramchurn, connu pour un goût de la provoc’, a expliqué hier ses envies d’ailleurs dans nos colonnes.

Au cœur de multiples affaires judiciaires, l’ancien président de la section de la Cité thermale ne le cache pas, sa vie nouvelle entre Dubaï et l’Île Maurice ne vise pas qu’à développer un nouveau business, centré sur la compensation carbone maritime. Elle aura aussi pour effet de rendre « plus compliquées les poursuites envers (lui), et (à éviter) de continuer plus longtemps à financer un État de Vaud qui (le) persécute ». 

Révélée par Le Peuple cette décision génère de nombreuses réactions, parfois très ironiques. Exemple avec un détournement sur la page Instagram Memes du Léman, pourtant marquée à droite. 

On ne se fait pas de cadeaux entre camarades, à droite aussi.

Quant à la gauche, que n’a jamais épargnée le « Trump du Nord Vaudois », comme l’appelaient certains, elle n’est pas en reste, à l’image du socialiste de Nyon Yves Pinto Félix :

Ls Suisse, un pays à fuir ?

Plus concrètement, quelles conséquences aura cette rupture annoncée avec la Suisse ? Dans notre entretien, Ruben Ramchurn affirmait qu’il envisageait de rester membre de l’UDC, même s’il souhaite remettre son siège au législatif yverdonnois. Mais quelle peut-être la posture d’un UDC réfugié à l’étranger pour échapper à la justice ? Le parti agrarien peut-il accepter en son sein une personne, aussi, qui aime désormais présenter la Suisse comme un pays bien moins moderne que Dubaï, sous prétexte que ses magasins ferment trop tôt ou que sa fiscalité est trop élevée ? 

Au sein du parti, le scepticisme est de mise. Certains conviennent que leur collègue, certes, n’est « pas un mauvais bougre », mais se disent soulagés de voir s’éloigner une personne « toujours dans l’excès ». Un cacique relativise cependant : « Tant qu’il ne démissionne pas officiellement… »

Qu’en dit le président de l’UDC Vaud, Kevin Grangier ? Contacté mardi matin, ce dernier reste très prudent : « À la suite de la publication de l’article du Peuple, Ruben Ramchurn m’a confirmé son intention de réorienter ses priorités en se focalisant sur ses activités professionnelles. Apparemment, cela aura une influence sur son engagement politique et si tel est le cas, l’UDC Vaud en prendra acte le moment venu. »

Une grosse accélération et un pied de nez

Mardi Matin, Ruben Ramchurn nous a fait savoir qu’il n’entendait plus répondre à la presse avant quelques jours, afin de profiter des joies de Dubaï. Il nous a toutefois envoyé une vidéo présentant les plaisirs de son quotidien.

Visiblement, il n’y a pas de radars.

Pas certain que la justice vaudoise, à laquelle il demande de payer l’avion pour se rendre à une convocation prévue le 18 avril prochain, apprécie particulièrement.

Commentaire

Avec une sensibilité totalement libérale, Ruben Ramchurn n’a jamais été une figure UDC chimiquement pure. Fan de clubbing, peu porté sur les valeurs traditionnelles, participant à la Gay Pride, il détonnait au sein d’un parti dont le conservatisme demeure relativement vigousse dans le canton de Vaud. Comment gérer un tel profil au sein d’un formation en quête de respectabilité depuis des années sombres ? Comme faire cohabiter l’Agitprop et la course au Conseil d’État ? Face à ces enjeux, le « trublion » avait la sagesse de limiter son action politique (tonitruante) au niveau de sa ville d’Yverdon-les-Bains. Pour les coups d’éclat médiatiques, en revanche, la Suisse entière lui servait de terrain de jeu.

Malheureusement, les excès inhérents à son style ont parfois fini par lasser. Pire, les combats de l’homme aux trois passeports – suisse, français et mauricien – ne lui valent plus guère qu’un étau judiciaire qui, jour après jour, semble se resserrer. Une installation définitive sur l’Île Maurice le mettra-t-il réellement à l’abri ?  Sera-t-elle même si facile dans un contexte personnel délicat ? Les questions, à la fois juridiques, politiques, diplomatiques peut-être, sont nombreuses.

Quoi qu’il en soit, le destin politique de l’élu UDC semble avoir pris un sérieux coup. Les séances du Conseil communal d’Yverdon-les-Bains, assurément, deviendront plus courtes. Mais toute démocratie a besoin de ses poils à gratter et on se demande bien qui pourra endosser ce rôle dans la Cité thermale, désormais.  Peut-être cette personne se trouve-t-elle aujourd’hui hors du champ politique institutionnel.




Duel avec un gaucho

C’est le fond sonore idéal pour éplucher vos oignons ce soir : nous avons compilé pour vous les meilleurs moments de la semaine d’émission que nous avions passée en compagnie de Duja, dans La Chose Publique, sur Couleur 3.

Au menu, pas mal de vannes, de la bonne humeur mais du fond, aussi. Ou quand le dialogue l’emporte sur les divergences idéologiques.

Merci de partager cette vidéo si elle vous plaît !




Ruben Ramchurn : « Le Canton de Vaud, c’est derrière moi ! »

En ce début de lundi après-midi, ce n’est ni du bord d’une piscine luxueuse, ni d’une voiture surpuissante, mais depuis un appartement situé au 29ème étage d’une tour de Dubaï que Ruben Ramchurn nous appelle. Si l’énergie caractéristique du personnage est au rendez-vous, quelque chose de nouveau se dégage : de la sérénité sans doute, comme souvent lorsque l’on a pris une décision après avoir trop longtemps tergiversé.

Il faut dire que ces derniers temps, les nuages s’accumulent au-dessus de la tête du « trublion » de la politique yverdonnoise. Citons par exemple une condamnation pour son combat contre les mesures Covid, ou un premier désaveu de la justice dans le cadre d’une plainte pour diffamation déposée par la municipale PS Brenda Tuosto. Mentionnons enfin un mandat de comparution pour rencontrer ces fameux dealers présumés qu’il attaque depuis des mois dans des vidéos. 

Ruben Ramchurn, ces différentes affaires ont-elles fini par avoir raison de vous ?

Je ne veux pas revenir dans le détail sur chacune d’entre elles, mais pensez à ceci : on m’interdit de nommer la personne responsable du projet d’agglomération de 4e génération à la Municipalité d’Yverdon-les-Bains. Comment voulez-vous que je fasse de la politique dans ces conditions ? Est-ce que je dois faire comme tout le monde, venir prendre mes jetons de présence pour bénir l’action d’un exécutif qui dysfonctionne ? Cette décision, en outre, me semble avoir été prise avec un certain amateurisme : elle mentionne par exemple que j’ai près de 5000 abonnements sur « X » (ndlr. ex-Twitter) alors que le chiffre important pour évaluer la portée de mes publications aurait été celui de ceux qui suivent mes publications sur ce réseau social, à savoir mes abonnés (ndlr, 1149, hier).

Vous diriez-vous fatigué de la politique, également ?

En tout cas j’en suis arrivé à la conclusion que cela ne servait à rien de faire un travail de conseiller communal. Cela me coûte cher, me bouffe du temps et de l’énergie, et ne m’apporte rien. Au bout du compte, je me retrouve toujours seul avec mes frais de justice. Souvent au PLR ou même à l’UDC, les gens me disent qu’ils sont d’accord avec moi sur le fond, mais me laissent aller seul au casse-pipe pour des idées qu’ils prétendent partager.

Ouvertement “gay-friendly”, Ruben Ramchurn (ici avec son colocataire Christophe Lopretti) n’hésitait pas à bousculer les codes de son parti, comme ici en participant à la Gay Pride de Bulle en 2022.

C’est donc fini pour vous, le Conseil communal ?

Pour l’instant, oui. De toute manière sous cette législature, il n’y pas de rôle possible pour moi. Si je ne peux plus parler de mobilité sans me prendre des procès, cela signifie qu’on est entré dans une situation soviétique. Après, est-ce que je reviendrai un jour ? Je ne peux pas complètement l’exclure, mais ça me semble très hypothétique.

Vous ne voyez plus votre futur à Yverdon-les-Bains ?

Le monde est grand, plus grand qu’un village rupestre où les gens pensent qu’ils vont sauver la planète en cessant de manger de la viande ou de rouler en voiture. Alors autant laisser mon siège à quelqu’un de plus docile que moi, tandis que je me concentre sur des projets professionnels. En revanche, je suis membre de l’UDC depuis plus de vingt ans, bien avant mon engagement dans un législatif donc, et je vais le rester. De même, j’ai un attachement pour ma ville qui ne va pas s’éteindre en claquant des doigts, mais je ne veux plus rien avoir affaire avec le Canton de Vaud.

Plages paradisiaques, plongée et chemises ouvertes. La vie d’entrepreneur à la mauricienne.

Concrètement, vous voulez déménager ces prochains mois ?

Oui, je veux officiellement déplacer mes papiers sur l’Île Maurice. Cela rendra plus compliquées les poursuites envers moi, et ça m’évitera de continuer plus longtemps à financer un État de Vaud qui me persécute. En fait, mon erreur a été de croire trop longtemps à la justice. J’aurais dû écouter mon ancienne compagne (ndlr. l’ex-directrice du parc technologique Y-Parc, mystérieusement agressée en 2021) qui a compris avant moi qu’il fallait partir pour voir plus grand.

Le président de l’UDC yverdonnoise, Christophe Loperetti, est actuellement votre colocataire. Est-ce que votre décision changera quelque chose pour lui ?

Il restera mon colocataire et mon meilleur ami. J’ai confiance en lui pour mener à bien ce qui peut l’être au niveau politique, mais je l’inciterai aussi à ne pas s’attirer autant d’ennuis que moi. Notez que nous remportons parfois des victoires, comme pour sauver la mobilité sur la rue de la Plaine, mais à quel prix ! Autant me concentrer sur ma vie.

Vous « concentrer sur votre vie », si l’on en croit vos réseaux sociaux, ça veut dire faire la fête et de la plongée. Y a-t-il un peu plus que ça ?

Oui je lance un business et je passe la plus grande partie de mon temps à travailler ou à mener des rendez-vous d’affaires. Simplement, ce n’est pas ce qu’on montre sur les réseaux sociaux pour faire rêver. La grande leçon que j’ai retenue durant la période Covid est la suivante : pour vivre libre, il faut devenir un pirate, vivre au-delà des frontières, s’affranchir d’un enracinement forcé. Ce constat est le fruit d’une longue réflexion amorcée avec La Grève de l’écrivain Ayn Rand : quand on a face à soi un système qui devient complètement fou, on peut le combattre, mais on peut aussi le fuir au moins sur le plan fiscal. 

Qu’est-ce que vous pouvez nous dire du projet que vous lancez ?

Je monte une compagnie dans le domaine de l’écologie. Vous savez, je ne nie pas les défis environnementaux, d’autant plus que je me passionne pour l’océan depuis longtemps. Simplement, le débat sur ce thème est pourri en Suisse. Plutôt que de l’utiliser pour attaquer les libertés individuelles, on devrait mener des combats écologiques à travers les mécanismes libéraux. 

Poseidon-C, le projet sur lequel je travaille entre l’Île Maurice et Dubaï, sera actif dans la compensation carbone maritime. Le cœur de son activité consistera à restocker du carbone dans l’océan. Je présenterai cela en détails quand le site poseidon.earth sera lancé, ce qui est imminent.
 




Apprenez à écrire comme un pro

Vous avez toujours eu envie d’écrire des articles mais vous ne savez pas comment vous y prendre ? Profitez des vacances de Pâques pour vous former avec notre dernière vidéo : nous y présentons la structure d’un contenu authentiquement journalistique, les petites recettes qui font la différence et nous nous tenons à votre disposition pour vous répondre dans les commentaires YouTube.




Édition 32 – Nous, « plumes de droite »

Chers amis, chers abonnés,

Le mois de mars a été riche en débats. Immédiatement terni par l’attaque l’un Juif à Zurich, il a aussi été le théâtre de manœuvres plus ou moins habiles pour tenter de laïciser le collège de l’Abbaye de Saint-Maurice ou d’audaces étonnantes de l’Église réformée du canton de Vaud. Comme nous sommes toujours à l’affût des signes des temps, ces sujets se trouvent au cœur de l’édition que nous avons le plaisir de dévoiler. Encore inédit à ce jour, un article fouillé revient quant à lui sur la décision de la RTS de bannir les films qui mettent l’acteur français Gérard Depardieu trop en valeur. À froid, ne doit-on pas convenir aujourd’hui que cette politique doit cesser ? 

Bonne découverte à tous et, pour nos anciens clients en ligne sur la plateforme partager.io, n’oubliez pas : vos abonnements n’étant plus automatiquement reconduits, il est temps de passer dans notre nouveau système.  

Consultez la nouvelle édition numérique




Le plus gros malentendu sur le métier de journaliste

Notre entretien d’Hani Ramadan a suscité bien des questions. Nous y répondons dans cette vidéo.