Des sillons de nos champs aux dunes du Sahara, en passant par Washington, cette nouvelle édition vous promet un véritable voyage.
Au menu : – Notre dossier sur l’élection de Trump – Un voyage sur les pas de Charles de Foucauld – Un entretien profond sur les racines du philosémitisme réformé – Un observatoire du progrès, toujours aussi radical …
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L’Observatoire du progrès // novembre 2024
écrit par Raphaël Pomey | 2 décembre 2024
La noblesse de la honte
« Aspirer à ne pas avoir d’enfants quand on est une femme devrait redevenir une honte. » Ancienne militante identitaire, sans enfant, et reconvertie dans le coaching séduction pour incels, Thaïs d’Escufon se distingue régulièrement par les énormités qu’elle ose pondre sur Twitter. Celle du 21 novembre dernier mérite une mention spéciale. Issue de la noblesse, catholique, l’influenceuse aurait-elle tenu le même discours devant Mère Teresa ?
Pierre qui roule…
Condamné à cinq ans de prison, dont deux fermes, pour ses frasques automobiles, l’humoriste Pierre Palmade nourrissait encore des espoirs touchants avant le coup de massue de la justice, nous apprend BFM TV. Pour rappel, l’interprète de… enfin, le comédien, quoi, devait répondre de l’accident qu’il avait provoqué en roulant défoncé après trois jours de chemsex, en février 2023. La collision frontale avait fait trois blessés graves, dont une femme enceinte qui avait perdu son bébé. Mais pas de quoi freiner l’ambition de Palmade de « revenir sur scène », selon la chaîne d’information française. Après tout, pourquoi pas ? Ça pourrait être sympa de le voir en tournée avec Bertrand Cantat, histoire de marquer les esprits.
Un ange passe
Le mouvement raélien prône une humanité pacifique, prête à accueillir les extraterrestres dans une ambassade. Le mois dernier, les usagers de la gare de Neuchâtel ont pu découvrir une grande et belle affiche dédiée à la secte fondée par l’ancien sportif automobile Claude Vorilhon. Quelle joie d’apprendre qu’un canton qui a triomphalement interdit les publicités sexistes en 2021 sait faire preuve d’un peu de tolérance. Il serait en effet dommage de nuire à une communauté qui se distingue par des pratiques aussi égalitaires que la réservation de jeunes femmes – les « anges » – au plaisir sexuel du grand manitou.
La fluidité des genres, c’est fini
« Les femmes ont coulé les autoroutes et le droit de bail », nous apprend un sondage Tamedia consécutif aux dernières votations fédérales. Et en effet, nous explique le sémillant Eric Felley, pour le Matin, des écarts très importants entre les deux sexes existent sur les objets refusés. Fort bien, mais si les femmes ont voté ceci ou cela, comment qualifier celles qui ont osé mal voter ? Ennemies du peuple ? Élément contre-révolutionnaires ? Chair à goulag ?
Sortir du conditionnement mental
Chaque mois, cette rubrique pourrait prendre la forme d’un worst of des articles du journal français Libération. Et pour la cuvée de novembre, un papier à la gloire de l’érotisme urétral, diffusé à l’occasion de la journée mondiale des toilettes, a longtemps tenu la corde. Mais c’est finalement un témoignage de deux femmes « lassées par leurs histoires hétéronormées » qui repart avec le trophée. En cause, le mort d’ordre « Sortir de l’hétérosexualité » figurant dans le titre. Si vous aviez le sentiment de vivre dans une époque de grande liberté, imaginez un média qui écrirait exactement le même titre avec « homosexualité » à la place.
Imaginez mais ne l’écrivez pas : c’est interdit par la loi.
Terre des hommes
écrit par Raphaël Pomey | 2 décembre 2024
Qu’est-ce que la vérité pour l’homme ? À cette question apparemment simple, Saint-Exupéry répond de façon énigmatique – et fort peu inclusive : « C’est ce qui fait de lui un homme. »
Derrière la figure magnifique – et souvent mal comprise – du Petit Prince, l’univers de l’écrivain-aviateur est résolument viril. On y retrouve la figure du chef (notamment dans Vol de nuit), un appel constant à la camaraderie et à l’héroïsme. Son œuvre raconte un monde où l’on n’hésitait guère à risquer sa vie pour une certaine idée de la civilisation.
Ce monde appartient désormais au passé. Et avec lui se sont envolées les plus hautes vertus qui permettaient à un pilote de l’Aéropostale de parler le même langage spirituel que le bédouin venu le sauver après un accident dans le désert. Aujourd’hui, comme l’avait prédit Nietzsche : « On est prudent et l’on sait tout ce qui est arrivé : c’est ainsi que l’on peut railler sans fin. On se dispute encore, mais on se réconcilie bientôt — car on ne veut pas se gâter l’estomac » (Ainsi parlait Zarathoustra).
En somme, chacun se bat pour sa petite cause – allergies au gluten, véganisme ou introduction d’un genre neutre dans la Constitution – mais rares sont ceux prêts à sacrifier le confort bourgeois sur l’autel d’une grande idée philosophique. Qui aujourd’hui oserait prendre les mêmes risques que ces héros survolant l’Afrique du Nord ou les Andes pour acheminer le courrier d’un continent à l’autre ? Personne. Cela n’empêche pas le Dernier Homme d’inventer, jour après jour, sa propre Vérité avec un grand « V ».
Le mois dernier, cette posture de surplomb moral s’est particulièrement manifestée lors de l’élection de Donald Trump comme président des États-Unis, événement largement traité dans cette édition. Invitée sur notre radio d’État, une chercheuse, Charlotte Recoquillon, expliquait que, en votant majoritairement pour Trump, « les femmes blanches avaient un peu sacrifié leur intérêt de genre sur l’autel de leur intérêt de race » (sic). Et même la Radio Télévision Suisse, dans une étrange assurance, évoquait sans trembler des notions telles que la justice ou les questions « raciales ».
Nous qui rêvions, avec Saint-Exupéry, d’une Terre des hommes, voilà que nous sommes plongés dans un monde où un simple accident – la couleur de peau – redevient central, surtout dans une certaine doxa progressiste. Pas sûr que cela soit très réjouissant !
Charles de Foucauld nous invite, chrétiens ou non, à redécouvrir le sens de l’héroïsme et du dépassement de soi.
Le soudain changement de look des dealers de rue
écrit par Raphaël Pomey | 2 décembre 2024
Les faits sont là, et nul ne peut les ignorer. Dans le secteur de la gare de la Cité thermale, les dealers qui interpellent les passants et rôdent dans les parkings sont presque tous Noirs, souvent originaires du Nigeria (à la différence, d’ailleurs, d’autres catégories de dealers).
Cependant, pour décrire « comment la ville agit contre le deal de rue », le magazine officiel « Rive Sud » a opté pour des illustrations pour le moins pudiques : une arrestation de dos (un Blanc menotté devant – assez étrangement, d’ailleurs – l’Hôtel de Ville) et une scène de transaction générée par intelligence artificielle, représentant là encore deux Blancs.
Si la volonté de ne pas stigmatiser une catégorie de la population en fonction de sa couleur de peau est louable, ce choix soulève tout de même des interrogations. Parce que la réalité est déplaisante, faut-il en nier des composantes, comme l’origine des personnes impliquées ? N’y aurait-il pas eu une meilleure option pour coller à la réalité sans blesser toute une communauté ?
Yohan Ziehli, collaborateur scientifique à l’UDC et blogueur du Peuple, est en tout cas à deux doigts d’invoquer 1984 de George Orwell : « On se demande parfois pourquoi de plus en plus d’administrés ne croient plus en l’autorité ou s’informent via des sources douteuses, voire complotistes. L’une des raisons évidentes, c’est qu’ils constatent que le récit officiel et ses représentations correspondent de moins en moins à la réalité qu’ils vivent au quotidien. » L’agrarien ajoute : « Naturellement, se sentant trompé, l’administré délaisse le discours officiel et cherche à s’informer ailleurs, pour le meilleur et pour le pire. »
Un dossier, pas un reportage
Du côté de la communication de la Ville, on cherche à désamorcer tout risque de polémique : oui, en tant que collectivité publique, il existe un sentiment de « responsabilité particulière à ne pas stigmatiser l’une ou l’autre communauté », mais ce n’est pas tout. Il s’agit aussi d’un dossier, et non d’un reportage, nous explique-t-on : « Nous avons préféré l’utilisation de photos prétextes, notamment pour ce qui concerne le volet policier, l’intérêt de ce dossier explicatif étant plus dans les textes que dans les images. » C’est dans ce contexte qu’a été « honnêtement discutée l’opportunité d’utiliser l’intelligence artificielle dans une approche généraliste et non stigmatisante de ce thème ».
Mais peut-on vraiment informer correctement sur une problématique en occultant une évidence, à savoir que les dealers de rue du centre-ville sont très souvent d’origine africaine ? « À notre sens, le déni de réalité serait de cantonner les pages de Rive Sud à des sujets consensuels et sympathiques. Nous estimons par ailleurs que les Yverdonnois, qui ne sont pas actifs sur les réseaux sociaux ou ne lisent pas ou peu la presse, avaient aussi le droit d’être informés sur cette problématique brûlante. »
Pendulaire yverdonnois d’origine congolaise, Pascal* est amusé par tant de pudeur : pour lui, le choix d’images aura surtout pour vertu « d’éviter les problèmes avec les bobos ». Une bonne option, à ses yeux, aurait consisté à « panacher » les personnages sur les illustrations. « Mais même s’ils n’avaient mis que des Noirs, honnêtement, ça ne m’aurait pas touché. Autant appeler un chat un chat, les gens ne sont pas aveugles. »
*Prénom d’emprunt
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Commentaire
« Dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, dire bêtement la vérité bête, ennuyeusement la vérité ennuyeuse, tristement la vérité triste. » La fameuse recommandation de Péguy se heurte de plus en plus à un obstacle insurmontable : les divisions stériles que certaines personnes se plaisent à dresser dans nos sociétés.
Ces personnes ne sont pas uniquement d’extrême droite, d’ailleurs. Le jour même de l’élection américaine, notre propre radio de service public invitait une chercheuse qui expliquait qu’en votant majoritairement Trump, les femmes blanches avaient sacrifié leur « intérêt de genre sur l’autel de leur intérêt de race ». La justice et les questions « raciales » étaient encore abordées dans l’article reprenant cette intervention de Charlotte Recoquillon, encore visible en ligne.
Face à ce retour inquiétant de la notion de race, à gauche comme à droite, il est temps de rappeler que nous ne voulons constituer qu’un seul peuple, avec une seule justice, et un même réel. Même quand il heurte notre idéal.
Mais gardons-nous bien de donner des leçons à qui que ce soit : entre la volonté de ne pas blesser et le besoin de décrire ce qui est, on peut comprendre qu’une Ville ait fait le choix d’une prudence qui peut paraître excessive.
« Comment l’espèce humaine a-t-elle pu laisser la haine germer et se répandre ? »
écrit par Raphaël Pomey | 2 décembre 2024
Avec « Un carnet vert », l’auteur vaudois Luc Zbinden nous fait découvrir le destin croisé de plusieurs familles victimes de la Shoah. Riche en rebondissements, cette enquête est aussi un hommage à l’action discrète du grand-père de l’auteur, pasteur dans les Cévennes, qui a sauvé des Juifs au péril de sa vie durant la Deuxième Guerre. C’est un ouvrage parfois poignant sur la transmission d’une culture familiale et le besoin pour tout homme de reconstituer le puzzle de son identité. Mais dans un monde divisé, est-ce que ces choses se partagent encore si facilement ? Luc Zbinden nous répond.
Votre livre plonge dans les racines philosémites du protestantisme, une thématique qui vous touche profondément. Comment votre récit peut-il résonner chez des lecteurs moins familiers de cette tradition ?
Si le livre est naturellement ancré dans une filiation de souche protestante, tant par la fonction même du personnage de mon grand-père, pasteur, que par l’un des lieux clés du récit, les Cévennes et leur histoire huguenote, il s’adresse à chacun, par-delà origines, convictions ou traditions.
Citons par exemple, le cas des Justes parmi les Nations, figures centrales du récit. Ils regroupent en effet des profils fort divers aux motivations très variées : catholiques ou protestants, agriculteurs, enseignants, commerçants, concierges, gendarmes, médecins, pères et mères de famille, syndicalistes etc. Dans le dernier chapitre, je cite le cas de ces musulmans albanais, ayant sauvé des Juifs au péril de leur vie et nommé Justes. Ces figures inspirantes ont résonné au plus profond des élèves arabophones rencontrés lors de mes conférences, en les amenant à réfléchir aux enjeux du dialogue et de l’altérité.
Sur un autre plan, mon récit aborde également la proximité historico-biblique des traditions judéoprotestantes, et souligne l’importance et la portée de l’héritage juif pour notre culture occidentale. Le livre est donc un carrefour de traditions et d’héritages.
« Un carnet vert » véhicule en outre des valeurs universelles, sans frontière, ni identité, comme le courage, la résilience, l’intégrité, la persévérance.
La meilleure réponse à cette question se trouve peut-être dans le projet pédagogique né de mon enquête et de mon livre. Je le développe dans la dernière partie : il visait à engager des élèves sur les traces de leur mémoire familiale, en les encourageant à remonter le fil de leur héritage à l’aide d’un objet trouvé dans leur maison. En ouvrant les yeux sur l’importance de la transmission intergénérationnelle, ces jeunes, issus de cultures et de traditions multiples, ont appris à devenir historiens de leur famille, et à redécouvrir leurs racines, jusque-là méconnues. Mon enquête est devenue la leur.
Je pense encore à ces lignes, rédigées la semaine dernière par un lecteur : « Arrivé à la fin de votre livre, une petite graine a germé ; peut-être qu’il est temps pour moi aussi de chercher mes racines. Merci pour ce livre- étincelle ! »
Stylistiquement, vous avez choisi de mettre beaucoup d’emphase dans votre texte. Un ton « clinique » n’est-il pas plus indiqué pour raconter l’histoire ?
Je ne suis pas sûr que le terme d’emphase soit bien choisi. Il faut avant tout contextualiser mon travail de rédaction et de composition. Le livre ne se veut pas un témoignage historique sur la Shoah : loin de moi l’idée, ou la prétention, de rivaliser avec l’écriture épurée d’un Lévi ou d’une Delbo, parfaitement légitimés par leur statut de témoins victimes.
Mon livre raconte avant tout un cheminement, une enquête faite de méandres, d’impasses, de tâtonnements et de surprises. Mon texte se lit de l’intérieur, il place le lecteur dans mes pas, dans mes joies, mes impasses et mes passions. Le rythme et le style sont nés naturellement, imposés, dessinés par ce que je ressens à chaque mot.
Le « carnet vert » est un livre-rencontre, osmose : j’ai voulu devenir chaque personnage, y entrer, et y inviter celle et celui qui me lit. Nous sommes Marion, Hans, Peter ou Paul.
Un petit commentaire additionnel sur les verbes à l’infinitifs (qui portent très bien leur nom !) : dès le premier chapitre, ils agissent comme une pause, un temps d’arrêt dans cette partition musicale très personnelle où je me livre, cœur et âme. J’ai éprouvé le besoin de m’arrêter, comme pour faire le point. Brève méditation avant de reprendre ma route.
Cette forme verbale, intemporelle, impersonnelle, universelle, vient aussi chercher le lecteur, pour qu’il s’identifie à mon parcours, et s’engage à son tour sur le sien.
Vous partagez régulièrement le sentiment d’être guidé par un « grand Architecte » (p. 142) « parfaitement maître de sa partition » (p. 159) pour recoller les morceaux de votre histoire familiale. Comment comprendre que la Providence ait veillé pour que vous puissiez raconter un bout de la Shoah, mais qu’elle n’ait pas empêché la Shoah elle-même d’avoir lieu ? Il y a d’étranges priorités du côté du Ciel, non ?
Distinguons tout d’abord les deux temps de cette question : primo, les balises déposées sur mon chemin d’enquêteur, puis les « priorités » du Ciel. Ce que d’aucuns appelleraient « miracles », que d’autres ramèneraient à « des hasards et des coïncidences », trouvent une explication dans le terme hébraïque « nes » qui recouvre les notions de bannière, de signe divin, signal, et action surnaturelle. J’avoue que ce système de guidage m’a surpris plus d’une fois et j’en reconnais aujourd’hui la Source. L’une des finalités de cette enquête-témoignage pourrait bien être apparentée à un pont, une main et un cœur tendus vers les « frères aînés de la foi », trop longtemps haïs, discriminés ou méprisés.
Puis-je pour autant décrypter voire expliquer les mystères, plans et priorités de l’Eternel, comme le suggère la deuxième partie de la question ? Moïse lui-même, sur le mont Sinaï, a demandé à voir le visage du Créateur et entrer ainsi dans le « secret du Dieu », cette requête lui a été refusée, et c’est caché derrière un rocher qu’il a vu passer le dos, et non le visage, de Celui dont Il était si proche… Je ne suis donc pas sûr d’obtenir ce privilège.
Conséquemment, la question de la place de Dieu dans la Shoah nécessiterait la rédaction d’une encyclopédie, sans parvenir toutefois à y répondre. Voltaire a crié son désarroi dans le poème sur le désastre de Lisbonne, Elie Wiesel dans la Nuit. Qui suis-je donc pour oser effleurer cette question ? Il n’existe aucune réponse à l’horreur de l’Holocauste. Mon enquête m’a conduit à rencontrer des survivants, des hommes et des femmes dont toute la famille avait disparu dans les cendres. Que pouvais-je leur dire ? Comment pouvais-je témoigner de ma relation avec un Dieu de grâce et de compassion, face à leur réalité ? Confronté à la maladie, et aux décès incompréhensibles de proches, j’ai été habité par cette interrogation : Pourquoi ? Pourquoi ? Je ne peux dès lors qu’ébaucher et vous proposer des pistes de réflexion.
Pourquoi par exemple ne pas renverser la problématique ? Ne pas se poser la question de savoir « Où était Dieu pendant la Shoah », mais plutôt de chercher « Où était l’humanité »… Qu’avons-nous fait de ce qu’Il nous avait confié ? à nous et à nos prochains ? Comment l’espèce humaine a-t-elle pu laisser la haine germer et se répandre ?
Lors d’une visite bouleversante à Auschwitz, le rabbin Jonathan Sacks a interpellé Dieu : « Où donc étais-tu, ô Dieu ? ». Il entendit alors cette réponse. « J’étais dans les paroles : « Tu ne tueras pas. » ; J’étais dans les mots : « Tu n’opprimeras pas l’étranger ». Le rabbin commenta cela ainsi » « Lorsque Dieu parle et que les hommes refusent de l’écouter, même Dieu, d’une certaine manière, est désarmé, impuissant. Il savait que Caïn tuerait son frère Abel, mais ne l’a pas arrêté ; Il savait que le Pharaon allait tuer des enfants innocents, mais Il ne l’a pas arrêté. Dieu nous a donné la liberté et ne la reprend jamais, mais il nous explique comment utiliser la liberté qu’Il nous a accordé. »
Un autre éclairage sur cette question provient de survivants de l’Holocauste : certains ont dit avoir senti Dieu était à leurs côtés, leur donnant la force de tenir au cœur de l’horreur et de la souffrance. Si certains ont perdu la foi à Auschwitz, d’autres encore l’ont gardée, et plus étonnant encore, d’autres disent l’avoir (re)trouvée à Auschwitz. Des témoignages d’espoir viennent ainsi éclairer ces insupportables ténèbres. Mon livre en fait partie.
Enfin, le prophète Esaïe écrit « Dans toutes leurs détresses, Il a Lui-même été dans la détresse » : et si, au milieu de cette indescriptible souffrance, Dieu lui-même avait souffert, ni par impuissance, ni par incapacité, mais par choix ? L’artiste Rick Wienecke, dans sa sculpture magistrale, « La Fontaine des Larmes » établit un parallèle très interpellant entre la Shoah et la crucifixion, allant jusqu’à évoquer la restauration d’un peuple et d’une nation, trois ans après l’insupportable supplice. A l’extérieur du bâtiment où se trouve cette œuvre, six oliviers ont été plantés. Les gouttes d’eau qui coulent sur la sculpture viennent les irriguer. Ce symbole, comme une esquisse de réponse : des larmes de souffrance naissent des arbres millénaires.
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On sent parfois une assimilation de la minorité protestante française, et des minorités persécutées en général (les Arméniens face aux Turcs, au chapitre V) au peuple juif. N’y a-t-il pas chez vous le risque d’une lecture romantique, voire un peu partiale, de l’histoire ?
En préambule, je dirai que ma formation en littérature française et anglaise, et ma longue expérience d’enseignant m’ont appris à pratiquer la distance critique et le croisement des sources. Je ne me peux me reconnaitre dans une forme de « lecture romantique » de l’Histoire : comme aurait pu le dire aujourd’hui Jean-Louis Bory, « Gardons-nous de romanticiser les génocides » ! Ces souffrances se suffisent à elles-mêmes, et c’est parfois dans leur indicible que réside leur force.
La convergence entre les persécutions des protestants et celles subies par les Juifs ont été soulignées par de nombreux historiens, qui insistent néanmoins et avec raison sur l’unicité et l’incommensurabilité de la Shoah. Si j’aborde la question arménienne, c’est essentiellement pour introduire le personnage d’Emma et son action auprès des persécutés, comme une chambre d’écho, probable inspiration pour mon grand-père.
J’ajouterai que les choix d’œuvres étudiées avec mes classes illustrent mon souci d’universalité, loin de toute partialité : qu’il s’agisse du Rwanda ou du sort des Amérindiens, j’ai toujours souhaité ouvrir mes élèves à la condition humaine en souffrance, victime de sa propre violence, dépeinte aussi bien par Rouaud que par Kourouma.
À plusieurs reprises revient l’assimilation presque inconsciente de la montée du nazisme à un retour du paganisme. Pourquoi un tel rejet d’un monde qui nous a donné Platon et Aristote ? Le paganisme n’est-il pas, selon le mot de l’auteur Nicolás Gómez Dávila, l’autre Ancien Testament de l’Église ?
Il convient ici de nuancer ce « rejet », dont je ne vois pas grande trace dans le texte, ni dans mon cheminement chrétien. Nous le savons, le Nouveau Testament est né dans un contexte où cultures romaines, hellénistiques et juives débattaient avec vigueur. Ce carrefour culturel se matérialise très symboliquement sur l’inscription fixée en dessus de la croix. L’apôtre Paul n’a-t-il pas cité et donc intégré Aratos de Soles, Ménandre ou encore Epiménide à ses epîtres ? Face aux philosophes stoïciens et épicuriens athéniens, Paul se fait pédagogue pour les conduire avec finesse et stratégie au Dieu qui se révèle.
Je pourrais me réclamer de CS Lewis ou de Tolkien, convaincus que l’Evangile répondait à toutes les aspirations et questions des hommes en quête de sens, choisissant de nourrir leurs récits de mythologies d’inspirations multiples. Lewis illustre d’ailleurs cette complémentarité par la progression linéaire de son parcours : d’athée, devenu déiste, il trouva enfin sa voie et son accomplissement comme chrétien. S’il convient donc d’ouvrir le dialogue avec notre monde, ses théories, ses idéologies et ses philosophies, il s’agit pour moi de prendre une distance nécessaire et salvatrice lorsque le néo paganisme ambiant conduit à des revendications et des pratiques mortifères, ou à toute forme d’occultisme, auxquelles le texte biblique oppose une mise en garde indiscutable.
A l’image du voyage intérieur de Lin Yutang, la confrontation raisonnée et raisonnable au paganisme, son « détour païen », comme il le décrit, ne peut que conduire (sur)naturellement à accepter Celui qui se définit comme le Chemin, la Vérité et la Vie.
À une époque marquée par des débats géopolitiques tendus, vous avez choisi de garder une certaine distance avec l’actualité dans votre récit. Pensez-vous que la mémoire doive être revisitée en dehors des enjeux contemporains ?
Le propos du livre porte sur la mémoire personnelle, sur le trajet d’un homme, refusant le secret, le silence et les absences. Un homme qui cherche. Un homme sans agenda ou manifeste idéologiques. Un homme qui mène une enquête haletante.
Mon livre se veut rassembleur, engendreur et éveilleur. Une prise de position politique l’aurait vidé de son sens, et affaibli sa portée universelle. Cela étant, « Un carnet vert » visite et touche des enjeux contemporains : l’appel au courage de se lever avec compassion, foi et conviction ; le choix d’actions désintéressées pour le bien d’autrui ; la force morale, verbale et active face à la haine et à l’antisémitisme. On comprendra dès lors combien les figures emblématiques de Ruth et d’Esther tissent le fil rouge de ce livre.
Veste Adidas rouge, keffieh assorti, T-shirt « Free Palestine »… Au moins, il n’y a pas tromperie sur la marchandise: Rayan Ammon, nouveau conseiller communal à Yverdon-les-Bains, est bien d’extrême-gauche ! Jeudi 7 novembre, ce militant du parti Solidarité & Écologie est entré dans ses nouvelles fonctions avec une tenue qui n’était pas conçue pour passer inaperçue. « Ce qu’il fallait voir, c’était le keffieh », nuance le jeune politicien, qui n’a pas voulu faire un « combo » avec la veste de jogging. Fidèle à son habillement quotidien, il a simplement porté du rouge par affiliation marxiste, et un keffieh comme tous les jours depuis l’adolescence. Cela aurait aussi bien pu être du vert, sa couleur favorite (et complémentaire).
Employé de commerce et enseignant remplaçant, le politicien n’aurait de toute manière pas pu proposer un look propret de banquier Raiffeisen pour l’occasion. Ses seules chemises sont des chemises hawaïennes. « Je comprendrais plus logiquement qu’on doute de ma compétence et de mon sérieux si j’avais prêté serment en les portant », plaisante-t-il. Mais dans une assemblée législative d’un pays neutre, s’afficher en keffieh et T-shirt à message propalestinien est-il bien raisonnable ? D’un naturel courtois et ouvert aux débats, Rayan Ammon juge qu’un politicien doit savoir trancher. « À l’heure actuelle, dans le contexte suisse, j’ai fait le choix de porter ces habits et je ne le regrette pas. »
Il n’était d’ailleurs pas seul à porter le keffieh lors de l’assemblée. Son voisin, depuis plusieurs séances, s’affiche aussi volontiers avec le symbole de la résistance palestinienne. Et du côté des camarades du Parti Ouvrier Populaire vaudois, le président vaudois Luca Schalbetter n’est pas en reste puisqu’il porte aussi le keffieh de façon quasi-quotidienne depuis un voyage au Proche-Orient en 2018. Mais sur la veste de jogging, sur ce deuxième point, la philosophie de son parti est un peu différente : « Nous conseillons à nos élus de ne pas être habillés n’importe comment : on a un mandat sérieux donné par les classes populaires et faut respecter la fonction. » Et de préciser : « Cela a toujours été comme ça chez les communistes, nos élus ouvriers défilaient en costume au 1er mai. »
Une certaine créativité
Entre bonnets gardés à l’intérieur, généralisation du survêtement ou même décolleté pour homme lors d’une séance en juin, la gauche du législatif de la Cité thermale ne craint pas de faire dans une créativité assez radicale. Stupéfait par ces images, le syndic d’une petite localité vaudoise nous assure : dans son Conseil général, une personne ainsi vêtue se verrait renvoyée à la maison pour s’habiller convenablement. Faudrait-il en venir à instaurer un « dress code » ?
Ancien président du Conseil communal, l’UDC Roland Villard n’est pas loin de penser que oui. « Ils sont trois ou quatre à venir avec un keffieh. Lors de l’assermentation de novembre, j’ai failli me retourner pour montrer ma désapprobation face à ce geste militant. » Il se souvient du reste que, comme premier citoyen de la ville, contemplant toute l’assemblée de face, il se faisait régulièrement la réflexion du manque respect affiché par certains pour la fonction. Lors d’une séance marquée par le décès d’un municipal, en novembre, lui-même portait cependant un pull à capuche… « Il faut voir où mettre le curseur. Il y a tout de même de la marge entre venir à poil ou en costard-cravate. » C’est en réalité surtout concernant les symboles politiques et éventuellement religieux trop voyants qu’il aimerait des règles plus strictes.
Rayan Ammon, de son côté, assume son choix : « Je suis devant des adultes et je représente un parti politique. » Et de conclure avec une question qui sent bon la sociologie bourdieusienne (voir La Distinction, Critique sociale du jugement, 1996) : « Faut-il s’habiller comme les électeurs ou s’en distinguer ? »
Trump réélu : le catéchisme médiatique est mort
écrit par Raphaël Pomey | 2 décembre 2024
On va directement dans le vif du sujet avec ce regard sur six mois de bourrage de crâne infructueux. Bon visionnage et n’oubliez pas de vous abonner à notre chaîne YouTube !
Édition 39 – L’histoire d’une boîte à livres
écrit par Raphaël Pomey | 2 décembre 2024
Chers amis, chers abonnés,
Le progressisme est-il devenu fou ? C’est la question que nous posons à deux auteurs suisses dans cette édition, tout en adoptant un point de vue alternatif sur la traque au « wokisme ». Mais c’est aussi celle à laquelle nous répondons dans notre éditorial et dans notre Observatoire, toujours aussi piquant ce mois-ci.
Et, en toile de fond, cette question fondamentale : si notre civilisation s’efface, qu’est-ce qui lui succédera ?
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C’est l’histoire d’une boîte à livres
écrit par Raphaël Pomey | 2 décembre 2024
Comment rester un homme au milieu du mensonge ? Au siècle dernier, celui qui se posait cette question n’avait guère le choix : il lui fallait prendre le maquis, faire dérailler des trains ou écrire en secret sur des bouts de papier disséminés d’un bout à l’autre de l’Union soviétique. La résistance se payait au prix fort, mais tout un chacun ne se prétendait pas encore, comme aujourd’hui, « en lutte » contre tout et n’importe quoi : « en lutte » contre le validisme, « en lutte » contre la grossophobie ou pour l’avènement du paradis sur terre… Les rebelles décorés (le terme est de l’écrivain Philippe Muray) de notre temps n’ont peut-être jamais touché un fusil, mais ils s’enivrent d’un champ lexical belliqueux qui tranche avec les valeurs doucereuses de leurs ateliers de cuisine végane en non-mixité choisie. Et pour cause : une des caractéristiques de notre époque est d’avoir substitué au réel – qu’elle évacue de toutes ses forces – un catéchisme des béatitudes progressistes.
Le vivre-ensemble n’a pas résisté
Quand la réalité se heurte au rêve, la dissonance a pourtant de quoi choquer. Ainsi, l’histoire d’une boîte à livres, au cœur de Sion. Près d’une cour d’école grillagée, de braves gens avaient jugé utile, voici quelques années, d’installer un tel espace pour favoriser le partage. Un projet convivial, assurément, autour d’un objet d’autant plus sacralisé qu’il ne signifie plus rien : le livre. Mais voilà, pour cause d’incivilités répétées, l’ancienne cabine téléphonique n’accueillera plus de nouveaux bouquins. De l’immeuble d’en face, les très âgés en appartements protégés auront vu l’avènement du pays de Cocagne rêvé par les élites et son rapide délitement. Tout cela n’empêche pas, au moment où nous écrivons ce texte, de voir encore des affiches du PS et des Verts juste à côté nous vanter les joies du sacro-saint vivre-ensemble ou nous promettre de vivre mieuxgrâce à leur précieuse expertise en la matière. La discrépance sauterait aux yeux, si la cécité volontaire ne faisait pas la loi.
Refuser catégoriquement que le mensonge passe par nous : vouloir faire sienne la grande décision morale d’un Soljenitsyne peut étonner dans une société où l’anticonformiste ne risque plus la déportation en Sibérie. À une époque où nos prisonniers sont dédommagés quand leur surnombre entraîne des conditions de détention suboptimales, la posture peut même sembler absurde. Et pourtant : ce n’est pas parce que les déviants de notre temps sont tout au plus menacés d’une sortie de thérapie équestre que le mensonge, même bienveillant, a cessé de constituer le cœur de notre univers mental.
Qui s’opposerait à la métamorphose de la place du Tunnel annoncée sur un panneau à Lausanne, par exemple ? Personne, puisqu’elle nous promet un « poumon vert », une « histoire du lieu » valorisée et une belle diversité d’usages. Que l’usage du moment soit celui d’un SDF dormant sur une planche en bois, comme sur la photo que nous avons prise au début du mois dernier, peu importe : en ces lieux couleront bientôt le lait et le miel, car ainsi en ont décidé les élus du peuple. Ainsi l’ont-ils, devrait-on plutôt dire, rêvé.
Rêver, quand le réel a disparu, voilà une activité qui prend presque un caractère obligatoire. Nos personnalités romandes, apprend-on à la lecture d’un article récent de 24 heures, rêvent d’ailleurs de bien des choses, y compris pour leur mort. Entre les rêves de « mort idiote à la Cloclo » de la chanteuse Phanee de Pool ou l’envie d’être « humusifiée » (sic) de la politicienne professionnelle Léonore Porchet, c’est toute l’idéologie d’une époque qui se perd dans les volutes d’un grand calumet de la paix existentiel. Un signe qui ne trompe pas : la volonté exprimée par plusieurs de ces starlettes de voir l’assistance rire à leurs funérailles. Comme si toute cette affaire n’était plus qu’une vaste comédie.
Avant de boucler cet édito, un court trajet en voiture nous a fait passer devant l’affiche d’une assurance-maladie qui nous incite à « cultiver l’amitié ». Sans aucun deuxième degré. Si notre monde avait encore le sens du réel, toute la classe moyenne irait chercher quelque batte de baseball pour briser les vitres du bâtiment de la société qui a pu commettre une telle insulte aux gens qui verront leur prime, comme chaque année, les prendre un peu plus à la gorge.
Le vivre-ensemble s’en verrait largement amélioré. On vivrait même un véritable moment de rêve.
« Car tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien ; et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu… » Apocalypse 3 :17
L’Observatoire du progrès // octobre 2024
écrit par Raphaël Pomey | 2 décembre 2024
Sous les yeux complices des mandarin(e)s en études genre
Les temps modernes réservent décidément bien des surprises. Prenons Thomas Geiser, professeur de droit de son état, encensé dans les pages de 24 heures au début d’octobre. Cet illustre intellectuel, socialiste et homosexuel, défend avec zèle l’idée que l’État devrait abolir toute distinction entre hommes et femmes, en hommage, paraît-il, à l’égalité. « La classification légale actuelle des personnes en fonction de leur sexe n’apporte aucun avantage », déclare-t-il sans ciller. On imagine déjà les sourires ravis des délinquants sexuels, savourant d’avance leur confort tout trouvé en prison, parmi les femmes. Oui, une standing ovation s’impose pour cette audacieuse prouesse d’aveuglement éclairé.
L’Usine à discriminations
Le camp du Bien, en pleine frénésie, est bien décidé à effacer toute trace du réel biologique dans le droit. Mais que ses valeurs hautement inclusives s’arrêtent à l’entrée des salles de concerts alternatives subventionnées (comme si ce pléonasme avait encore besoin d’être souligné) ! En guise d’exemple, un club de l’Usine, à Genève, a récemment décidé de réserver des billets bon marché aux « personnes queers et racisées ». Et, comme il fallait s’y attendre, cette belle avancée signée par le collectif The Shell a reçu l’appui sans faille de Sami Kanaan, conseiller administratif en charge de la Culture, qui ne voit là qu’un acte de progrès et ne comprend même pas l’indignation suscitée. Il reste cependant à savoir si le cumul de deux totems d’immunité, disons un trans racisé, garantira bientôt une entrée 100 % gratuite – à moins qu’on n’aille jusqu’à les payer pour entrer.
Où est Charlie ?
Jésus, couronne d’épines sur la tête (donc après une séance de torture selon le récit biblique), en train d’envoyer un WhatsApp à ses potes sur une affiche de concert. C’est l’audace renversante du Théâtre Benno Besson d’Yverdon-les-Bains, connu aussi bien pour la beauté de son écrin que sa difficulté proverbiale à attirer des spectateurs. Et si on suggérait à ces aspirateurs à subventions un avant-gardisme qui ose vraiment. Un peu d’ironie sur le conformisme de gauche, par exemple.
Sur la mère déchaînée…
« En Allemagne, des soirées réservées aux jeunes mamans rencontrent un franc succès », nous apprend Franceinfo. Le concept ? La musique à donf dès 20 heures, des boissons sans alcool à foison pour celles qui allaitent et l’assurance de ne pas se coltiner un relou sur la piste de danse. « Je trouve bien que les mamans puissent faire la fête entre elles », se réjouit l’une des participantes devant les caméras. Et la bonne nouvelle, c’est qu’elle pourra profiter d’un programme à peu près similaire en voyageant l’été prochain.
À Kaboul, par exemple.
Une assurance, ça ose tout (et c’est à ça qu’on la reconnaît)
Nous vous en parlons brièvement à la fin de notre édito du mois : l’assurance maladie Helsana (à ne pas confondre avec un organe philanthropique) veut nous encourager à « cultiver les amitiés ». Et sur son site, elle nous incite par exemple à parcourir l’historique de « (nos) messages pour contacter un·e ami·e oublié·e ». Il paraîtrait que c’est bon pour une vie heureuse, nous dit une gentille experte dans des vidéos.
Ça tombe bien, on certainement a tous connu un pirate informatique à un moment ou à un autre.
Comme un Léon en cage
Lorsque l’individu atteint l’âge adulte, il n’a généralement plus guère le désir d’être éduqué, même de façon « bienveillante ». C’est pourtant ce que nous promet Le Temps sur sa page Facebook, dans le cadre du « Forum des 100 ». L’objet de cette promotion : une vidéo de l’influenceur transgenre Léon Chappuis, tournée à Paris où il réside désormais.
Un conseil : profiter de cette délocalisation pour tester sa science de la pédagogie solidaire à la Courneuve plutôt que dans le Marais.