Jeux de mains, jeux de vilaine

Quand ils ne relaient pas servilement la moindre action des névrosés sur pattes qui bloquent des routes et se collent aux tableaux, nos amis de Blick leur mendient également des interviews. Et en général, ça donne des échanges passionnants que l’on pourrait résumer de la façon suivante: «Vous n’avez pas peur, avec vos actions…» et là il faut insérer «de bloquer une ambulance», «de vous faire écraser» ou «d’emmerder le monde». Et dans leurs réponses, les activistes vous glisseront un «non moi ce qui me fait peur, c’est la fin du monde si l’inaction de la Suisse continue…».

Comme cela, ça peut sembler un peu répétitif mais sur le plan psychologique, ces entretiens disent beaucoup de la condition des modernes. Ainsi les figures de ces gens très (éco-)anxieux mais totalement décomplexés quant à leurs capacités prométhéennes: «Je suis prête à être détestée si ça permet de sauver le climat», s’enflamme ainsi la militante Anaïs Tilquin, dans son interview parue la semaine dernière. Et cet ex-post-doctorante d’enfoncer le clou: «L’histoire nous pardonnera!» Si vous avez déjà entendu ça quelque part, c’est normal: Tony Blair avait tenu ces propos mot pour mot au moment de partir en guerre face aux Irakiens en 2003. Curieuse filiation pour madame Tilquin, qui ne semble pourtant pas si idéologue que cela. Regardez, elle promet même de lever immédiatement les blocages dès qu’un véhicule d’urgence serait freiné par sa présence sur la route. Serait-ce que la super-glu, tout compte fait, ne fonctionne pas si bien? RP

Plus écologique que le pape

«Nous devrons franchir le pas d’introduire le péché contre l’écologie dans le Catéchisme». C’est ce qu’affirme le pape François dans un livre récemment sorti en Italie, Je vous en supplie au nom de Dieu. Au programme, dix grandes causes dans lesquelles pourront puiser à choix les candidates aux élections de Miss Monde. Citons-en trois (de causes, pas de miss): guerre dans le monde, lutte contre les fakes news et, donc, militantisme vert (ou plutôt «protection de la maison commune», pour utiliser le jargon vatican). Et le Saint-Père de nous pondre une vérité tout droit sortie d’une interview d’Anaïs Tilquin (voir ci-dessus): «Le moment d’agir, c’est aujourd’hui, pas demain». Quand il aura fini de faire fuir tous les gens de droite de son église (en plus des victimes d’évêques français pédophiles), le pape pourra au moins piquer la super-glu des militants de Renovate pour garder les gens sur les bancs de messe. RP




Il fait débloquer les bloqueurs

Car du vice, cet admirateur de Margaret Thatcher n’en manque pas lorsqu’il s’agit de faire débloquer ses adversaires, qu’ils se trouvent dans un conseil communal ou dans les locaux d’une organisation de gauche. Ainsi le petit happening organisé avec ses amis lors d’une soirée de Renovate Switzerland, ces sympathiques éco-anxieux qui aiment à se coller sur les autoroutes pour nous faire comprendre qu’il serait bon d’améliorer l’isolation des bâtiments. Une vérité à laquelle nous n’aurions d’ailleurs jamais accédé sans vegans transformés en post-it sur la route! Bref, le Trump du Nord vaudois, comme d’aucuns l’appelaient du temps où un grabataire n’avait pas encore remplacé un inculte à la Maison blanche, a eu l’idée suivante: transporter une sono et une bouteille de blanc et empêcher les organisateurs de parler à leurs ouailles. «J’aimerais en voir quelques-uns aller faire les travaux qu’ils réclament et arrêter leurs études de bureaucrates, de sociologues et autres formations inutiles et polluantes», tempête le politicien, dont le sens de la mesure prête à des évaluations variées. Et de poursuivre: «Mais aucun d’entre eux n’est prêt à les lâcher car elles leur assurent un confort et un rang social qui passe en réalité bien avant l’urgence climatique.» Amateur de coups d’éclats, le Nord-Vaudois a en tout cas fait mouche, car il paraît que les activistes ont un peu regretté de ne pas avoir pu engager le dialogue. «Une chose qu’eux n’ont jamais faite avec les personnes qui, par leur faute, se sont retrouvées avec des enfants qu’ils ne pouvaient pas aller chercher après le travail». Pas faux. Et oui, on s’excuse, mais on finit ce papier sans avoir donné la parole à Renovate, ce qui est très mal. Mais dans la mesure où ils comptent déjà sur la présence d’apologètes dévoués dans la plupart des médias installés, ils sauront très certainement nous pardonner.




Une impunité qui déroute

E ntre le 4 et le 19 octobre, Renovate Switzerland a frappé sept fois. Dernière cible en date: la sortie de l’autoroute A3 à Zurich.
Contacté juste après le sixième blocage, le mouvement refusait de qualifier ses actions d’actes terroristes. «Il est évident que voir des citoyens et citoyennes ordinaires sacrifier leur liberté et leur confort peut faire peur. Parce que cela nous confronte à l’ampleur de l’urgence et de la catastrophe», affirmait Cécile Bessire, responsable presse pour RS. Et de poursuivre sur un ton larmoyant et catastrophiste: «Se confronter à la réalité est terrorisant. Se confronter à un monde à +5 degrés est terrorisant, parce que cela signifie 3,5 milliards de personnes sur les routes, des famines, de la violence, des conflits armés, la mort et la souffrance tout autour de nous. Penser à l’irresponsabilité du Conseil fédéral est terrorisant, car en ne prenant pas de mesure climatique à la hauteur, il cautionne le pire crime de l’histoire de l’humanité et nous condamne à un futur invivable.»

Maxime Meier, ancien président des Jeunes PLR vaudois, évoque lui aussi la peur, mais d’une autre nature: «J’ai été choqué par les images des militants de RS qui se lançaient sur la route depuis la bande d’arrêt d’urgence. De telles actions sont surprenantes, voire traumatisantes, aussi bien pour les activistes que les automobilistes. Imaginez le pauvre conducteur qui se retrouve avec un militant qui se jette sous ses roues.» Le président du Centre du canton de Vaud, Emilio Lado, regrette également la nature clivante des actions de RS: «Si les actions peuvent mettre en lumière des problématiques réelles, à savoir le dérèglement du climat, j’estime qu’elles peuvent aussi polariser le débat. De ce fait, les parties s’opposent plus qu’elles ne se parlent. Comment trouver une issue favorable alors que le débat et la recherche de consensus sont impossibles?»

Bien que contrariés par les actions de RS, les deux politiciens n’estiment pas que les autorités soient trop laxistes. Celles-ci font déjà le maximum d’après Maxime Meier: «On ne peut pas mettre un policier sur chaque autoroute. Et lors des blocages, les interventions sont rapides et proportionnées.» Son confrère du Centre ajoute: «Nous sommes en démocratie, libre à chacun de s’exprimer et manifester, dans les limites de ce que la loi permet. A titre personnel, je n’aime pas ces méthodes, elles impactent négativement les citoyens, qui ne demandent qu’à aller travailler, chercher ou déposer leurs enfants à la crèche, etc.».

Grands oubliés des débats depuis le début des agissements des militants climatiques, les ambulanciers. Si la faitière Swiss Paramedic Association ne souhaite pas commenter les actions ou les réactions sur le plan politique, son porte-parole Miró Gächter déplore que le flux de circulation ait été entravé: «Il y a eu plusieurs embouteillages de longue durée. Nous n’avons cependant pas connaissance d’un cas où un véhicule de secours aurait été gêné par une telle action. Nous souhaitons néanmoins appeler la population à former systématiquement une voie de secours en cas d’embouteillage (quelle qu’en soit la raison). Nous partons du principe que toutes les personnes concernées, y compris les manifestants, laisseraient passer immédiatement un véhicule de secours.»

Pas une surprise

La différence notable entre les sept derniers blocages et les précédents, en début d’année, réside dans le fait que ces nouvelles actions avaient été annoncées par RS. Dès lors, Le Peuple s’est dirigé vers le Service de renseignement de la Confédération (SRC) afin de savoir si le groupe d’activistes était sous surveillance. Malheureusement, le SRC ne «s’exprime ni sur ses activités opérationnelles, ni sur des cas, des mouvements ou des organisations particuliers». Il nous a toutefois répondu ceci: «Pour que le SRC puisse prendre des mesures préventives dans le domaine de l’extrémisme violent, il ne suffit pas de connaître le contexte idéologique ou politique des personnes, des organisations ou des événements à venir. Le facteur décisif est la référence effective à la violence (c’est-à-dire le fait de commettre, encourager ou lancer un appel concret à l’utilisation de la violence) par des personnes, des organisations ou des événements à venir. Les personnes qui se radicalisent politiquement ne relèvent donc pas de la compétence du SRC tant qu’aucune référence concrète à la violence ne peut être établie. De ce fait, la scène des activistes du climat en tant que telle ne relève pas de la compétence du SRC. L’implication éventuelle de groupes ou d’individus extrémistes violents dans les activités des activistes du climat est traitée par le SRC dans le cadre de son mandat légal. Dans ce contexte, le SRC évalue en permanence la situation et est en contact avec les polices cantonales et fedpol.»

Présente en tant que maman

Autre différence dans les dernières actions de RS: la présence d’une «personnalité» sur un des blocages: Julia Steinberger. Cette chercheuse en économie écologique à l’Université de Lausanne ne met toutefois pas en avant cette casquette: «Je suis ici en tant que maman, en tant que citoyenne, en tant qu’enseignante et en tant que scientifique. Ce n’est pas une exagération d’affirmer que l’habitabilité de notre planète est en train d’être détruite sous nos yeux. Ce qui serait insensé, ce serait de ne pas faire tout en notre pouvoir, y compris l’action civile non violente, pour sauver une possibilité d’avenir pour notre espèce et le vivant dont nous dépendons tous.»

Nous avons écrit à l’Université de Lausanne afin de savoir de quel œil l’établissement voyait l’engagement d’un de ses enseignants, si Julia Steinberger risquait des sanctions ou si les professeurs avaient le droit de s’engager en politique, quelle que soit l’idéologie. Mais Géraldine Falbriard, attachée de presse de l’UNIL, reste un peu floue: «L’Université de Lausanne soutient l’engagement public de ses chercheurs dans le respect des lois. Comme le dit la professeure Julia Steinberger, elle-même, elle n’est pas au-dessus des lois, et si elle doit être sanctionnée pour son action, elle répondra à la justice. L’UNIL ne peut se substituer à la justice.»




Sur les pavés, le collage

Dans un café biennois, la responsable presse de Renovate Switzerland, Cécile Bessire, explique, non sans manifester à plusieurs reprises une anxiété palpable pour l’avenir, la raison d’être de ce nouveau mouvement citoyen: «Renovate Switzerland est constitué de personnes différentes, certaines d’entre elles se sont rencontrées auparavant dans d’autres organisations. Nos sympathisants ont constaté que toutes les précédentes actions n’ont pas réussi à amener les changements nécessaires. Ils ont ensuite réfléchi aux stratégies les plus pertinentes et efficaces à mener, afin que le gouvernement se mette à agir vraiment pour la cause climatique.»
Certains activistes sont donc des déçus d’autres mouvements écologistes connus tels que la Grève pour le climat ou Extinction Rebellion (XR). La Biennoise, pour sa part, est justement passée par la case XR: «On n’en fait pas vraiment «partie». Se rebeller contre l’extinction, c’est une activité.» Une activité à part entière, puisque Cécile Bessire a abandonné son emploi de logopédiste pour faire de la résistance civile son métier: «Si nous ne le faisons pas, nous risquons de perdre bien plus, à savoir tout ce que nous connaissons, tout ce que nous aimons» décrit-elle, pour le moins confiante quant à la capacité de son mouvement à redistribuer les cartes. «Face à ça, mon confort personnel n’a que peu d’importance.»

«LES JOURNALISTE SONT TRÈS CONTENTS QUE NOUS LES INVITIONS ET QU’ILS AIENT QUELQUE CHOSEÀ RACONTER.»

Cécile Bessire, Responsable presse Renovate Switzerland

Mais mener bataille sur le terrain a un coût, aussi bien matériel que juridique, lorsqu’il s’agit de faire face aux sanctions. La responsable presse énumère plusieurs sources de financement, comme des particuliers qui ne peuvent ou ne veulent pas se coller la main sur des routes. Renovate Switzerland perçoit également de l’argent d’un fonds international pour le climat soutenant des initiatives citoyennes, Climate Emergency Fund (lire en fin d’article).
Les revendications du mouvement sont simples. Il demande au Conseil fédéral de mettre en œuvre un vaste programme de rénovation des bâtiments, aussi bien publics que privés. Cela concerne, selon Renovate Switzerland, un million de constructions, à l’horizon 2040. Quand il s’agit de détailler le montant nécessaire pour mener à bien ce véritable nettoyage des écuries d’Augias, Cécile Bessire reste évasive: «Dans tous les cas, la somme sera moins élevée que les coûts engendrés par la crise climatique si nous n’agissons pas maintenant. Il faut voir la rénovation des bâtiments comme un investissement. Elle améliore le confort de vie, augmente la valeur de biens immobiliers, crée des emplois, etc.»

Tout le monde passe à la caisse

Pour accomplir cet ambitieux projet, Renovate Switzerland prévoit que tout un chacun passe à la caisse via l’impôt. Ainsi, c’est l’argent public qui viendrait augmenter la valeur des biens immobiliers détenus par des privés, souvent aisés.
Une problématique qui ne trouble pas la citoyenne biennoise: «Il faut se rendre compte que nous allons tous payer très cher ces prochaines années à cause de l’inaction du gouvernement durant les trois dernières décennies. Nous allons payer financièrement, mais aussi avec nos vies et notre confort. Il n’y a plus de bonne solution.»
Ce qui peut frapper, surtout lors de la première action menée le 11 avril à la hauteur de la sortie d’autoroute de Lausanne-Malley, c’est la présence de nombreux journalistes dont ceux de la télévision fédérale, avant le début de l’action.
Cécile Bessire explique que les représentants des médias avaient été mis au courant au préalable: «De manière générale, nous pouvons faire confiance aux journalistes. Il suffit d’être clair sur la nature des actions que nous menons. Ils sont, en général, contents que nous les invitions et qu’ils aient quelque chose à raconter.»
L’apparition de ce nouveau mouvement fait réagir Johann Dupuis, conseiller communal de la Ville de Lausanne et spécialiste des questions climatiques. Pour lui, ces formes d’actions coup de poing ne sont pas forcément la meilleure solution: «L’expérience nous montre que les rassemblements de masse avec des revendications clairement articulées sont bien plus susceptibles d’exercer un impact sur le monde politique et l’ensemble de la population. Dix mille citoyens dans les rues auront toujours plus d’impact sur les politiciens que douze personnes isolées. Les manifestations de masse dans l’espace public sont des leviers majeurs des changements démocratiques alors que de telles actions coup de poing s’inspirent en partie du registre militaire et peuvent provoquer du rejet chez celles et ceux qui les subissent.» Il souligne qu’un programme national d’assainissement du bâti est une urgence et que le but de Renovate Switzerland est louable, tout en déplorant que ces fonds alloués soient toujours des subventions aux propriétaires et qu’ils aboutissent souvent à des augmentations de loyer pour les locataires. Cécile Bessire précise que les demandes de Renovate Switzerland incluent la protection des locataires contre cette éventualité.
Les citoyens prenant part aux actions de Renovate Switzerland se revendiquent d’une démarche nécessaire, contraignante mais néanmoins pacifiste. L’est-elle vraiment? Pas si sûr selon Samuel Thétaz, avocat au barreau et associé chez Métropole Avocats à Lausanne: «Le terme terrorisme est sans doute trop fort, mais si on le définit comme l’emploi systématique de la violence pour atteindre un but politique, on s’en rapproche.» Il justifie: «J’estime le blocage d’une voie routière comme relevant d’une violence inouïe faite aux usagers de la route, qui en sont des victimes. Ils ne roulent pas par plaisir, mais pour des nécessités que ces gens ne semblent pas connaître, ou pas vouloir reconnaître. » Si Samuel Thétaz devait un jour défendre un automobiliste impliqué dans un accident avec un membre de Renovate Switzerland, il ne ferait aucune concession: «Je n’aurais aucun scrupule à demander son acquittement pur et simple et à nier toute forme de faute de sa part.»

«Au fond, il s’agit d’une forme de misanthropie. L’homme est mauvais parce qu’il pollue, il convient donc de le haïr.»

Samuel Thétaz, Avocat au barreau associé Métropole Avocats

Une justice complaisante?

Si Samuel Thétaz estime que le cadre juridique suisse est suffisant, il déplore un certain laxisme vis-à-vis des actions climatiques: «Des juges de première instance ont reconnu l’an passé la légitimé politique d’actions de membres d’Extinction Rebellion, en tordant la notion juridique de l’état de nécessité et en faisant prévaloir leurs opinions privées dans leurs jugements. Certains magistrats ne peuvent pas se résigner à faire inscrire une ligne au casier judiciaire d’un prévenu alors que sa lutte leur paraît juste. Nous assistons parfois, stupéfaits, à des acquittements de délinquants au nom d’une loi supérieure, aussi quelquefois, parce que des retraits de plainte sont intervenus.»
Il souligne que l’état de nécessité n’a jamais été retenu par le Tribunal fédéral dans ces cas d’espèce, ni, à sa connaissance, par des Cours pénales de deuxième instance: «Cette rectitude des autorités pénales supérieures ne procède pas simplement de garanties de la sécurité du droit, mais elle permet à la société de ne pas devenir l’objet des tenants de la force. J’appelle de mes vœux la poursuite des manifestants également pour contrainte, dans la mesure où, par leurs actions, ils entravent les usagers dans leur liberté d’action. La contrainte, infraction d’une gravité certaine, relevant d’un délit contre la liberté, est poursuivie d’office, ce qui rendrait d’éventuels retraits de plainte inopérants. Je suis certain que, si ces manifestants étaient condamnés aussi pour contrainte, nous verrions le nombre de candidats à ces navrantes opérations diminuer en flèche.»
La virulence de ce type d’interventions n’est pas de nature à décourager la Biennoise Cécile Bessire: «Je les comprends, car ce que nous faisons est désagréable, aussi bien pour les personnes prises dans les bouchons que pour nous. Les gens sont fâchés car nous les perturbons dans leur routine et c’est compréhensible. Nous y sommes préparés et nous savons que nous ne sommes pas là pour être appréciés. La plupart des participants n’ont pas envie de faire ça. Nous sommes forcés de le faire.»

Qu’est ce que Climate Emergency Fund?

On peut lire sur le site de Climate Emergency Fund que le fonds a été créé par «un groupe prestigieux de philanthropes ayant des liens avec le monde des affaires et de la politique».
Parmi ces fondateurs, on retrouve Trevor Neilson. Il a officié en tant que directeur exécutif de «Global Business Coalition», un groupe de santé mondiale créé grâce aux investissements de Bill Gates, George Soros et Ted Turner.
Toujours selon le site, le fonds a été inspiré, en partie, par des étudiants protestataires comme Greta Thunberg. Ses organisateurs ont déclaré qu’ils travaillaient avec de jeunes militants aux États-Unis, comme Katie Eder, qui dirige la Future Coalition, pour offrir des «kits de démarrage pour militants». Ils recevront des outils tels que des porte-voix et des documents imprimés.
Le message de Trevor Neilson est clair: «Si vous êtes un enfant qui veut lancer quelque chose, nous vous soutiendrons. Les adultes vous ont laissé tomber dans la lutte contre le changement climatique.» Il faut toutefois noter la présence de Willy, Pascale, Eric ou encore Christian dans les rangs de Renovate Switzerland, les quatre un brin plus âgés que des «enfants».
Climate Emergency Fund explique avoir déjà financé 83 organisations, formé près de 20 mille activistes climatiques et mobilisé plus d’un million de militants, depuis sa création en 2019. Rien que cette année, 1,7 million de dollars ont été engagés pour 23 formations qualifiées de «courageuses et ultra-ambitieuses».
Parmi ces formations, quelques noms connus figurent: Scientists Rebellion, un Extinction Rebellion constitué de scientifiques. Une action avait été menée au début du mois d’avril à Berne. Just Stop Oil est aussi financé par le fonds. La demande du collectif est très claire: l’abandon de l’utilisation des énergies fossiles.