Un punk à Guantanamo

Robert Ménard avait certes affiché des images des nouveaux flingues de ses policiers partout dans sa commune, en 2015, mais que l’on ne s’y trompe pas: le maire de Béziers (F) apprécie la retenue.
Unsplash / Nick Fewings
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De fait, notre homme juge même qu’«être punk aujourd’hui, c’est être modéré.» Une affirmation sur Twitter, pas forcément inintéressante d’ailleurs, que la suite du message semble contredire. Car l’ancien de Reporters sans Frontières n’y va justement pas avec le dos de la cuillère : «Être punk, c’est rêver d’Europe, aimer la bannière bleue étoilée. Être punk, c’est préférer l’Otan à l’alliance des salles de tortures Moscou-Damas-Pékin.» Comprenez: il y a les bonnes et les mauvaises tortures. Par exemple, un punk modéré peut vraiment beaucoup se réjouir du waterboarding cher aux tortionnaires de Guantanamo. En revanche, quand ce sont les méchants – ceux de l’axe du mal – qui y vont de leurs petites fantaisies, le punk modéré n’est pas d’accord.

Et l’on se dit qu’être dans la tête de Robert Ménard ne doit pas être une torture très modérée.

L’Uber sera rude

Emmanuel Macron a favorisé en coulisse l’arrivée en France d’Uber, alors qu’il était encore ministre de l’économie. Diantre, un politicien qui manœuvre secrètement pour créer des emplois dans son pays!

Qu’on le destitue, vite. Voilà, on vous a résumé la fameuse affaire des «Uber Files», qui agite la France depuis quelques jours. Et on a peut-être tort de se limiter à une description si sommaire, tant il semble scandaleux à certains de découvrir aujourd’hui que le président français est un libéral. Nous, il faut bien l’avouer, «ça nous en touche une sans faire bouger l’autre», comme l’a élégamment déclaré Jupiter en hommage à une fameuse citation de Jacques Chirac. Parce que finalement, mieux vaut un malhonnête qui donne du travail à ses concitoyens qu’un très vertueux qui, par souci de justice sociale, dirige tout son peuple vers les allocations familiales.

Alain Berset n’a pas franchi le mur du çon

Alain Berset a été contraint d’atterrir par l’armée de l’air française

La voilà, l’aubaine pour se faire du gauchiste! Imaginez, un conseiller fédéral, le même qui limitait toutes nos libertés en temps de Covid, a été forcé d’atterrir par la police aérienne française alors qu’il faisait un tour en avion! Ah le voyou de socialiste qui se fait plaisir dans les airs tandis que l’on nous somme de veiller à la santé de la planète.

Eh bien non, soyons cohérents: Alain Berset a bien raison de faire de l’avion si cela lui plaît, tout comme les écologistes qui veulent se passer de viande ont bien raison de se l’interdire dans leurs réunions privées. Il sera difficile de réclamer davantage de liberté, à droite, pour ceux qui auront pris l’habitude d’employer les armes de l’adversaire dès que cela les arrange. Il en va d’une certaine hygiène intellectuelle.

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