Dans le canton de Vaud, les intrigues de quelques ambitieux ternissent la réputation de l’institution censée représenter la volonté populaire. L’affaire Dittli dévoile, dans les couloirs du pouvoir vaudois, le triste spectacle d’anciens dignitaires, de fonctionnaires et d’experts autoproclamés, empressés de manipuler l’appareil d’État comme s’il leur appartenait. Au risque de bafouer la confiance d’un peuple qui n’entend pas voir la chose publique confisquée par de simples commis trop gourmands de pouvoir.
Il est des drames politiques où l’ambition, fardée comme une catin de rue, se met en tête de gouverner. L’affaire Dittli relève précisément de cette engeance : on y voit des âmes peu scrupuleuses, déguisées en serviteurs de l’État, s’escrimer à régner dans l’ombre, comme si l’intérêt général leur appartenait par droit divin. Cette manie de s’approprier la fonction publique trahit un mépris absolu des principes mêmes qui fondent nos institutions.
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On a tant claironné le caractère sacré de l’État et des institutions, conçus comme l’émanation suprême du vouloir populaire. Pourtant, qu’aperçoit-on derrière le rideau ? D’anciens dignitaires, passés maîtres en négociations de coulisses, qui s’emploient à tirer les ficelles, ravis de faire danser élus et notables au rythme de leurs projets privés. À ces bouffons du pouvoir, la charge publique n’apparaît guère que comme un pompon de parade, un ornement qu’on agite devant la foule pour mieux s’affranchir de tout contrôle. Or, le peuple n’est pas ce jouet docile que certains s’imaginent manipuler sans conséquence. Il conserve, au fond de lui, le sens de la justice et sait flairer l’odeur pestilentielle de la fourberie.
Une subversion silencieuse qui mine la démocratie
Que l’on cesse de nous vanter ces hauts fonctionnaires si indispensables ! C’est la flatterie qui les a hissés sur leur piédestal. Ils voudraient nous faire croire qu’ils détiennent seuls la clé du salut, alors qu’ils ne sont en vérité que des commis, subordonnés au mandat souverain du pays. Leur ascendant, ils le doivent à la fragilité d’élus trop heureux de s’adjoindre des experts censés décharger leur conscience. Ainsi s’instaure, dans les marges du pouvoir, cette loge de conspirateurs où chacun brigue l’exclusivité du dernier mot.
Quant aux partis, fiefs supposés de l’esprit civique, les voilà qui s’abaissent parfois en cliques de courtisans, s’agrippant à la toge du premier personnage venu, pourvu qu’il leur promette un accès aux manettes. Lorsque de telles manigances accaparent la scène, l’institution, faute de vigilance, se mue en terrain de chasse pour ceux qui en maîtrisent les arcanes. C’est cette subversion, ce détournement rusé de la chose publique, qui doit nous scandaliser bien plus encore que les petits faits divers brandis pour amuser la galerie.
L’affaire Dittli, ainsi disséquée, rappelle à tous que la vocation première de l’administration n’est point de briller sous les dorures, mais de servir la communauté dans sa plus noble acception. Qui prétend lui imposer d’autres fins, qui affecte d’en être le maître clandestin et d’y enrôler d’obscurs relais, commet une trahison méritant d’être fustigée.
Et le peuple, dans sa lucidité, ne manquera pas de frapper à la porte du château, un flambeau à la main et la colère dans la voix, pour exiger que justice soit faite et que la confiance, trahie un instant, recouvre son rang légitime.
À bon entendeur, salut !