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Ça y est, la campagne sur la redevance est lancée ! Chacun y va de son interprétation sur la RTS, ses qualités, ses défauts, ses biais supposés. Et l’UDC, qui dénonce un « fort penchant pour la gauche », veut « briser le pouvoir du service public », annonce Blick. Fatigués de payer pour se faire « endoctriner », de nombreux conservateurs souhaitent, comme eux, faire passer la redevance de 335 CHF à 200 CHF. À l’inverse, un comité d’opposition interpartis dénonce une Suisse qui serait « fragilisée » au niveau de sa cohésion et de sa diversité linguistique.
Depuis des années, le débat est passionné. Et il a pu surprendre que Le Peuple, journal inscrit dans le paysage conservateur, ait accueilli et – parfois – exprimé des arguments favorables à une redevance solide, à condition d’un réel rééquilibrage idéologique. Cela fait pourtant partie de notre ADN : offrir un espace de liberté intellectuelle, où l’on peut se faire une opinion nuancée, sans devoir se ranger systématiquement dans un camp. Nous assumons, sur ce sujet, notre diversité interne.
Les datas comme solution
Pour sortir des impressions et des slogans, il n’y a qu’une solution : regarder les données. C’est précisément ce que nous avons choisi de faire en créant Agora, un observatoire du traitement médiatique qui repose sur un an et demi de métadonnées analysant systématiquement les émissions radio de la RTS. Un travail monumental, patiemment réalisé, qui permet enfin d’apporter au débat des éléments concrets. Notre objectif simple et profondément suisse : apporter des faits, de la nuance et de la clarté dans un débat public qui, trop souvent, s’enflamme plus qu’il ne s’éclaire.
Agora donne accès à l’analyse détaillée de nombreuses émissions, de La Matinale à Forum, des Beaux Parleurs à Hautes Fréquences, du 12h30 à Tout un Monde. Chaque segment y est interprété selon la même méthodologie, expliquée sur notre site. L’outil permet de visualiser quelles thématiques dominent, comment les partis sont traités, comment les enjeux sociaux, économiques ou culturels sont cadrés, et quelles sont les émissions les plus orientées.
De cette analyse, plusieurs constats se dégagent. Le premier est que le journalisme brut – les journaux, les flashes, les traitements factuels – demeure globalement équilibré. C’est un point important, car il confirme que le cœur de l’information reste professionnel. En revanche, certaines émissions thématiques montrent une orientation nettement marquée à gauche, et ce de manière structurelle.
La tendance générale, sur l’ensemble du corpus, est d’ailleurs celle d’une légère inclinaison à gauche progressiste : rien d’extravagant, mais quelque chose de constant et mesurable. Un enseignement majeur ressort aussi du corpus : la pluralité des points de vue provient surtout des intervenants extérieurs, et beaucoup moins des journalistes eux-mêmes. Autrement dit, la diversité idéologique dépend largement du choix des invités. Enfin, nos données indiquent que l’émission la plus nettement orientée à gauche est Hautes Fréquences, qui présente une coloration encore plus marquée que les contenus religieux en général.
Ces constats ne sont pas des jugements. Ils ne sont pas des accusations. Ils sont simplement des données, organisées, lisibles, ouvertes à la critique. Agora n’est pas un tribunal dressé contre la RTS. C’est un thermomètre. Le débat existe, qu’on le veuille ou non, et notre manière d’y contribuer, en tant qu’intellectuels, consiste à apporter de la hauteur et des faits plutôt que des réflexes partisans.
Nous ne sommes pas parfaits mais nous faisons le boulot !
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Faire tourner cet outil demande des ressources, et Agora dépend de vos dons pour poursuivre son activité et étendre son périmètre d’analyse. C’est un investissement que nous jugeons précieux, au moment où la Suisse s’apprête à voter sur une question qui touche à la qualité de son débat démocratique.
Une offre personnalisable
Grâce à l’infrastructure développée pour Agora, nous proposons désormais aussi des audits médiatiques personnalisés. Toute institution, association, entreprise ou profession peut demander une analyse du traitement qui lui a été réservé dans les médias, sur une période donnée. Ces audits peuvent couvrir la RTS, mais aussi d’autres titres, avec un devis établi pour chaque demande. C’est une manière d’utiliser cet outil au bénéfice de tous ceux qui souhaitent comprendre leur image publique sur la durée.
Nous sommes heureux et fiers de présenter Agora, parce qu’il incarne une conviction profonde : un débat adulte repose sur des faits, pas sur des impressions. Que l’on soit favorable ou opposé à la redevance, chacun gagne à connaître les tendances réelles du traitement médiatique. Agora ne prétend pas clore le débat. Il fournit simplement une base solide pour l’ouvrir correctement.
Constats principaux
L’analyse systématique d’un an de données permet de dégager plusieurs constats majeurs :
1. L’information brute reste globalement correcte. Les journaux, les flashes et les traitements factuels tendent à maintenir une forme d’équilibre professionnel. Les biais éventuels y sont nettement moins marqués que dans les formats plus interprétatifs.
2. Certaines émissions sont structurellement orientées à gauche. Les données montrent que plusieurs émissions thématiques affichent une coloration idéologique nettement plus forte, et cela de manière stable dans le temps.
3. La tendance d’ensemble est légèrement orientée à gauche-progressiste. Il ne s’agit pas d’un déséquilibre extrême, mais d’une inclinaison répétée sur la durée : régulière, constante, mesurable.
4. La pluralité provient surtout des invités — pas des journalistes. C’est l’un des constats les plus importants : lorsque des points de vue divergents apparaissent, ce sont majoritairement les intervenants externes qui les apportent. Le cadre éditorial, lui, tend à favoriser une certaine cohérence idéologique.
5. L’émission la plus marquée à gauche est Hautes Fréquences. Selon notre modèle, Hautes Fréquences affiche une orientation encore plus nettement à gauche que les contenus de la RTS consacrés au religieux en général.
