L’observatoire du progrès // Juillet 2024

Une comparaison qui nous fait bien Marguet

Le graphiste du peuple est encore en stage.

Peut-être ne le saviez-vous pas, mais le Requiem de Mozart est « une vraie merde ». Eh oui ! Il n’y a pas à douter de cette analyse puisqu’elle est le fait de l’humoriste Yann Marguet, fierté de Sainte-Croix, dans un entretien à Libé. On y découvre que le chroniqueur de l’émission Quotidien a des goûts autrement plus pointus puisqu’il apprécie aussi bien les rappeurs du Wu-Tang Clan que le punk rock de NOFX. Bon, petite concession de l’ancienne gloire du service public suisse : à ses funérailles, nous dit-il, il aimerait que l’on passe Le Dernier Repas de Brel, même si « certaines paroles ne sont plus vraiment en accord avec la société moderne ». Que voilà un garçon soudainement bien progressiste comme il faut ! Si ça continue, il finira par nous expliquer que Virgile ne tient pas la distance face à ses nouvelles audaces germanopratines.

Le Château de mammaire

On a dit et écrit beaucoup de choses, l’an dernier, à propos du fameux concert Ejaculate de la cathédrale de Lausanne, dans le cadre du Festival de la Cité. Rien de tel, cette année, et nous n’avions d’ailleurs pas la tête à chercher la petite bête. Reste que le concert Friction, de Sophia Rodriguez, mérite quand même une petite mention pour ses tétages généreux. Répétons-le goulûment : à Lausanne, l’art contemporain s’apprécie comme du petit lait.

La création contemporaine se porte bien.

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La cancel culture nous fait une fleur

Très belle entreprise d’épuration éthique dans le domaine des sciences naturelles ! Le Parisien nous apprend que le mois dernier, des experts réunis en congrès « ont voté pour l’abolition de plus de 200 noms d’espèces de plantes, de champignons et d’algues jugés racistes ». En cause, des appellations comme Erythrina Caffra ou Dovyalis Caffra ou encore Protea Caffra. Oui, le problème n’est pas évident pour nous mais il faut savoir que dans le contexte sud-africain, le mot « Caffra » a longtemps été utilisé pour désigner péjorativement les Noirs. Le mot incriminé sera désormais remplacé par « Affra » afin de rappeler les origines de ces espèces. Le coup sera assurément très dur à supporter pour les hordes de crânes rasés férus de botanique.

Vraiment beaucoup döner

Attention ça chauffe entre l’Allemagne et la Turquie ! Et pas à propos de n’importe quoi, mais à propos de la paternité du döner kebab. Alors pour ceux qui ne nourrissent pas de passion particulière pour la Street Food (à la différence sans doute de Yann Marguet), cette précision : le kebab désigne à l’origine la viande grillée, et le döner est sa variante, hyper populaire en Allemagne, consommée en sandwich. Mais là où ça se corse – même sans sauce piquante – c’est que « des producteurs turcs ont déposé à Bruxelles une demande pour faire du döner kebab une marque protégée », nous apprend le correspondant à Berlin du journal Le Soir. La chose est carrément perçue comme « une attaque contre la culture gastronomique nationale » en Allemagne, selon le journaliste. Diantre ! Admettons que ça ouvre des perspectives intéressantes : d’ici quelques décennies, verra-t-on la France se battre pour qu’on reconnaisse qu’elle est à l’origine de la burka ?

La France arrivée à bon porc

Gastronomie toujours, mais cette fois en France : « Mantes-la-Jolie : au Val-Fourré, le dernier commerce qui vendait du porc et de l’alcool a fermé. » Voilà le titre d’un article du Parisien consacré à la fermeture d’une supérette causée, nous dit-on, à un ras-le-bol général et à l’inflation. Ras-le-bol de qui ? De quoi ? en tout cas pas des produits proposés puisque l’enseigne était la seule du coin à vendre encore du cochon et de la gnôle. Mais le journal ne nous prend pas pour des imbéciles et admet pudiquement que cette disparition « marque aussi un changement dans les habitudes culinaires du quartier ». La faute à cette obsession pour le summer body, très certainement. 

Le jour le plus con

Voilà que le stagiaire nosu massacre des photos des troupes britanniques.

« Nous incarnons une rébellion nécessaire face au fascisme ». Voici le titre de la tribune signée par pas moins de mille artistes drag queens dans les colonnes de Libération. On n’entrera pas beaucoup plus avant dans le contenu de leur prose. Suffit d’imaginer les hauts talons et les faux cils de La Briochée, Paloma ou Minima Gesté sur les plages de Normandie en 44 pour comprendre qu’en matière de résistance au totalitarisme, ces créatures de boîtes de nuit ont effectivement tout à nous apprendre.