Non à la LFIsation de la Suisse

À Vevey, la lutte contre le deal attendra : priorité à la diplomatie de balcon. (photo: FB Ville de Vevey)

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À Vevey, on n’arrive pas à se mettre d’accord pour lutter contre le deal devant la gare. Mais qu’importe : l’Hôtel de Ville s’imagine désormais régler le Proche-Orient depuis son balcon, drapeau palestinien à l’appui. Résultat : 3600 kilomètres plus loin, Gaza frémit de reconnaissance. La Suisse, elle, sombre.

Cet article est réalisé en partenariat avec l’organisation Pro Suisse.
L’association défend une Suisse indépendante et neutre.

Du 19 au 29 septembre prochain, un drapeau palestinien sera accroché sur le balcon de l’Hôtel de Ville de Vevey.

À Gaza, c’est la liesse.

Cette belle unité retrouvée, du côté de la Riviera, interroge néanmoins : voilà une ville dont le syndic d’extrême gauche s’est distingué par une spectaculaire rupture de collégialité au printemps concernant la lutte contre le deal dans le secteur gare, mais qui se pique désormais de distribuer les bons et les mauvais points à 3600 kilomètres de chez elle.

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Vevey n’est pas seule à s’enfoncer dans le ridicule : à Lausanne, la présidente de la Société coopérative des commerçants lausannois Anne-Lise Noz va jusqu’à parler de toute une ville qui serait « prise en otage » (Forum, 19.9.2025) par la déferlante des manifestations pro-ceci, anti-cela, et qui empêche surtout les magasins de travailler normalement.

Mais qu’est-ce que la perte du chiffre d’affaires de boutiquiers face aux drames vécus par les uns et les autres, ricaneront les gentils militants. Ils auront tort. La Suisse est autre chose qu’un panneau d’affichage sur lequel on colle tous les tracts du moment. Subtil mélange de liberté, de neutralité et de culture de la responsabilité civique, elle n’a pas à se transformer en démocratie de la rue à la française. Quand on paralyse un centre-ville un jour sur deux, quand on affiche un antisémitisme décomplexé – retour à Vevey – en s’opposant à ce que des ados israéliens jouent au basket dans un tournoi, quand on proclame sa proximité avec des pays en guerre depuis les balcons municipaux, on ne défend pas la Suisse. On se donne bonne conscience. On se met en scène. On transforme des cités autrefois prospères en « zones d’indignation protégées » (Muray).

Juifs suisses, en 2025

Peut-on vraiment croire que c’est ainsi que nous parviendrons à apporter un peu de paix internationale ? Peut-être devrions-nous commencer par nous-mêmes. En Suisse, il y a fort à parier que des Juifs – hostiles ou non à la politique de Netanyahou – commencent à se sentir pas beaucoup plus en sécurité que dans certaines zones urbaines françaises. Voilà où mène la mise en scène : fabriquer de l’angoisse chez les nôtres pour jouer les justiciers chez les autres.

Pendant que l’on s’étripe sur des situations à l’autre bout du monde, rappelons que des gens ordinaires souffrent ici. Derrière les commerces qui tirent la langue, il n’y a pas que des petits patrons, mais aussi des employés, des familles, des vies réelles. Tout ce beau monde ne paye pas des impôts pour financer des draperies idéologiques, mais pour jouir de conditions de travail dignes. Et lorsque les hérauts de la révolution les auront vidés de leur sang, les petites échoppes deviendront des kebabs et des salons de coiffure : ultime trophée d’un progressisme qui confond vitalité et prolétarisation.

Quand on savait encore vivre.

Ils croient faire de la politique, ils font du cosplay

Lorsque nos ancêtres ont prêté serment au Grütli, ils ne se sont pas d’abord mis d’accord sur leur position face à d’éventuels conflits en Nouvelle-Guinée. Ils ont pensé à leur responsabilité, en tant que représentants d’un peuple qui aspirait à la liberté. Les promoteurs de la LFIsation de la Suisse, ces Mélenchon de balcons, se moquent allègrement de cela. Dans le fond, ils se moquent aussi des causes qu’ils prétendent défendre, par pensée magique, en sortant un drapeau.

À force de brandir tous les drapeaux du monde, on oublie le seul qui nous oblige : le nôtre. 
La Suisse n’a pas vocation à devenir l’annexe exotique de Sciences Po Paris.

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