Le roman aux origines du Peuple

Homogénéité idéologique au sein des rédactions, autoritarisme progressiste, déconnexion des élites médiatiques… L’entretien avec l’universitaire zurichois Vinzenz Wyss, publié sur notre site en février, résonne étrangement avec notre roman tout juste sorti.

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À travers le parcours de Bruno, un journaliste en plein désenchantement, D’où jaillira la vie explore l’absurdité du métier, la fracture entre médias et réalité sociale, et la quête d’une alternative à un système à bout de souffle. Mais pourquoi ce livre, dont l’action se déroule aux alentours de 2010, n’a-t-il pas vu le jour plus tôt ?

En réalité, ce n’était pas l’envie qui manquait. Mais dans le microcosme médiatique, plusieurs éditeurs nous avaient alors averti qu’une mort sociale nous attendait si nous publiions ce roman.

Il faut dire que D’où jaillira la vie ne se contente pas d’égratigner la profession journalistique : il en dévoile les contradictions, les lâchetés et l’inexorable dérive vers l’uniformisation idéologique. À travers Bruno, le roman raconte l’histoire d’un homme qui croyait encore possible d’exercer son métier avec honnêteté, avant de comprendre que l’essentiel ne se jouait plus dans la quête de la vérité, mais dans l’adhésion à un récit préétabli.


« Ce que je vous dis c’est ça : ne tapez pas sur ceux qui veulent se battre pour sauvegarder ce qui marche encore dans cette société, essayez plutôt de leur apporter votre soutien avec vos papiers. Ce n’est pas parce que tout est condamné qu’il faut accélérer le processus. Restez du côté de la vérité. »​


Un roman critique, pas un manifeste politique

Le roman ne tranche pas entre progressisme et conservatisme : il constate simplement que ni l’un ni l’autre ne semblent offrir de solution viable. Il n’oppose pas un dogme à un autre, il met en lumière un système qui fonctionne en vase clos, où le débat d’idées a laissé place à des vérités imposées. Dans ce monde-là, les journalistes ne sont plus les observateurs critiques qu’ils prétendent être, mais des maillons d’une chaîne narrative où tout écart est sanctionné.

C’est précisément cette réalité que nous avons voulu fuir en lançant Le Peuple. Offrir un espace où le conformisme ne dicte pas la ligne, où l’on peut encore poser des questions qui dérangent, comme dans le cas de l’affaire du cours d’éthique de Romont, où les faits précèdent l’idéologie et non l’inverse. L’existence même de ce journal rend aujourd’hui possible la publication de ce roman, dix ans après son écriture.

Un livre, donc, qui ne raconte pas seulement une histoire, mais qui éclaire aussi les raisons profondes qui ont conduit à la création du Peuple.

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