« La place d’un travesti n’est pas dans une école »

Il a été l’un des pionniers de la visibilité des personnes androgynes à la télévision. Pour Le Peuple, l’animateur Vincent Mc Doom sort du bois et dénonce la sexualisation précoce des enfants. Victime d’abus dans son enfance, il livre son plaidoyer pour le respect des plus jeunes.
Crédit photo: Emilio Poblete/epphotografia.fr
image_pdfimage_print

Vincent Mc Doom, nous sommes entrés en contact après que vous avez relayé un de nos articles concernant les lectures de drag-queens destinées aux enfants. Pourquoi vous y opposez-vous ?

La sexualité d’un enfant lui appartient et la place d’un travesti n’est pas dans une école. Si on montre les drag-queens dans les classes, pourquoi ne pas emmener les enfants directement dans les cabarets et boîtes de nuit ? Désormais, un petit débute son aventure sexuelle à l’âge de 5-6 ans car on lui demande de faire un choix. Tout le processus est dérangé, notamment la période de 13 à 18 ans, l’adolescence, où l’on se cherche, expérimente et découvre ses attirances tout seul. 

L’enfant devient adulte, sexuellement parlant, trop tôt. On impose des livres dans les écoles qui illustrent des rapprochements entre garçons ou entre filles ; ce sont des choses qui me choquent. Moi à 5-6 ans je jouais avec des poupées et des voitures. Si j’avais un enfant, je ne l’enverrais pas à l’école pour apprendre la sexualité.

Êtes-vous conscient que cela puisse surprendre venant de vous ?

Je suis bien placé pour parler de ces sujets parce qu’on m’a souvent vu comme un transsexuel. Pourtant, je me suis toujours considéré comme un homme. Je n’ai jamais imposé ma sexualité à personne. Mon genre est masculin et la façon dont je l’emballe ne concerne que moi. Mon emballage n’avait aucun message à véhiculer. Les gens m’ont relégué dans un groupe auquel j’ignorais même appartenir. Depuis quelques années, une communauté a été formée, qui est censée englober beaucoup d’autres communautés qui ne s’entendent pas entre elles. Je parle bien sûr des LGBT+, que je préfère appeler la communauté alphabet. 

Pourquoi la jugez-vous si divisée ?

Elle commence à avoir un problème avec une lettre de l’alphabet. La lettre « T » est en effet très agressive dans sa façon de militer, parce que ses militants en veulent toujours plus. Ils sont en train de défaire tout ce que l’on pensait normal. La communauté homosexuelle s’est battue très longtemps pour avoir une voix et la liberté pour sa sexualité. Certains font désormais l’amalgame et ciblent tous les LGBT à cause de ces dérives. En résulte une montée de l’homophobie que je n’avais encore jamais vue aussi puissante. On voit déjà des réactions, aux États-Unis notamment, avec la formation de mouvements comme Gays Against Groomers qui refuse d’être associés à la lettre T.  

Avez-vous un problème avec la communauté trans ?

Si tu as envie de changer de sexe, ça ne m’intéresse pas c’est privé, mais ne l’impose pas aux autres. La sexualité appartient à l’individu et à personne d’autre. Mais lorsque vous portez votre sexualité comme un fusil sur l’épaule pour essayer de l’imposer aux autres, ça me dérange. Je ne vois pas les hétéros ou les homos revendiquer une telle visibilité.

Êtes-vous conservateur ?

Je déteste les étiquettes. Ce n’est d’ailleurs pas une question de l’être ou pas, conservateur. Simplement, aujourd’hui, dès qu’on ose remettre en question, on se fait accuser d’être extrémiste. 

Que pensez-vous de la diversité des points de vue sur ces sujets dans les médias ?

Premièrement, on ne voit que des gens favorables à ces questions et rarement des personnes qui s’y opposent. Depuis vingt ans, on voit les mêmes chroniqueurs. Quand c’est le réchauffement climatique, le covid, la guerre, ce sont les mêmes personnes qui parlent. La presse est sous emprise de la politique. Certains débats sont dès lors devenus tabous. On ne parle par exemple pas du taux de suicide au sein des membres de la communauté trans, confrontés à des souffrances psychologiques terribles et contraints de prendre des hormones toute leur vie. On ne parle pas non plus de ceux qui regrettent, mais ne peuvent plus revenir en arrière.

Pourquoi est-ce si tabou ? 

Mon intuition est qu’on instrumentalise cette communauté trans pour tenter de légitimer une sexualité entre adultes et enfants. Sinon, pourquoi sexualiser les enfants dès le plus jeune âge ? Il y a beaucoup de malveillance envers les enfants. Le trafic de mineurs est désormais devenu plus lucratif que la drogue. 

Depuis quelque temps, il y a de plus en plus de scandales de démantèlement de réseaux criminels liés aux enfants. Dans certains milieux, la pédophilie a été renommée en MAP (« Minor Attracted Persons »), et certains ont des revendications de cet ordre également. Sur Canal+ ou chez Hanouna, on parle même de l’adrénochrome, soit le fait de boire du sang d’enfants afin de rester jeune. Les enfants paient chèrement la perversité de certaines personnes.

Pourquoi vous battez-vous ?

Pour la liberté individuelle et les enfants. Je ne veux pas voir des enfants souffrir, et je ne veux pas qu’on leur impose des choses non adaptées car cela mène à de la confusion inutile. La liberté d’un enfant c’est de pouvoir faire un choix personnel sans qu’on lui dise qu’il doit choisir. Chacun est comme il est, et cette diversité enrichit notre société. Mais ce mouvement est en train de faire du mal à la jeune génération et aux prochaines. 

Dans les années 90, personne n’était d’accord pour abuser des enfants. En 2023, certains fascistes trans tentent de normaliser la castration et les abus sur les enfants, et une grande partie de ces gens vous traitent de transphobe pour l’avoir dénoncé.

Vit-on le déclin de la liberté selon vous ?

On nous fait croire que toutes ces choses se passent en faveur de la liberté, mais ce n’est pas le cas, c’est même l’inverse. On ne peut souvent plus les remettre en question, mais si je n’en parle pas je me sentirais complice. 

Propos recueillis par Max Frei

Voir aussi

  • Une discussion honnête à propos de la GPA

  • Droit d’aînesse

  • Réservé aux abonnés L’observatoire du progrès // Avril 2024

  • Une assurance maladie nous apprend à préparer des gâteaux

Inscription gratuite
close slider