De la lumière sur les vitrines, pas encore sur tous les problèmes

La municipalité s'est présentée à quatre pour rassurer les commerçants... et les électeurs ? (Photo RP)

La Ville de Lausanne dégaine un plan de soutien aux commerces de plusieurs millions de francs. Subventions, gratuité des transports, décorations lumineuses et campagne « À deux pas de la magie » doivent redonner vie au centre-ville. L’effort est sincère, les aveux aussi — mais les tensions, elles, ne s’éteignent pas si facilement.

À force de s’indigner de tout, on finit par n’être plus audible sur rien. Alors oui, certains sujets qui fâchent les commerçants — le deal, la mendicité, les manifestations à répétition — ont été largement occultés lors de la conférence de presse de la Ville, vendredi 31 octobre. Mais nier la réalité des efforts entrepris par la Municipalité, en coordination avec ses partenaires du secteur, relèverait de la malhonnêteté intellectuelle.

Comme on pouvait s’y attendre, ces efforts se déploient d’abord au niveau du porte-monnaie. Plusieurs millions de francs de soutien direct ou d’exonérations pour les commerces affectés par les chantiers, un triplement des allégements de taxes, la gratuité des transports publics certains samedis de décembre, des parkings P+R ouverts sans frais, une médiatrice de terrain chargée de mieux informer les commerçants sur les travaux… Le tout assorti d’une campagne de fin d’année baptisée « À deux pas de la magie », avec parcours lumineux, décorations et slogans pleins de féerie. À relever aussi : un soutien de 800 000 francs au programme de fidélisation Enjoy Lausanne de la Société coopérative des commerçants lausannois et 200 000 francs pour la future manifestation Les Vaudoiseries 2026.

Un discours de (presque) vérité

Tout aussi important, la conférence de presse s’est accompagnée d’un discours qui, fait assez rare en politique locale, reconnaissait la réalité d’un dialogue difficile entre la Ville et ses commerçants. Le syndic Grégoire Junod a évoqué des « tensions » certes anciennes, mais qui réémergent de manière « plus vive » ces dernières semaines. Quant au municipal Xavier Company, il a eu l’élégance d’admettre que la Ville n’avait pas toujours « été parfaite sur la communication » autour des chantiers. En période préélectorale, ces aveux ne font pas de mal. Ils exigent cependant, il faut aussi le dire, une certaine dose de courage.

La Ville sort le chéquier pour calmer les commerçants. Suffisant ? (Photo RP)

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