« Un jour, la période prénatale de l’enfant sera reconnue comme partie de l’enfance. Alors, tout avortement sera refusé comme un acte inhumain perpétré contre la femme et l’enfant. J’y crois et nous nous efforçons de faire en sorte que ce jour se lève plus tôt. » En une citation-choc, Dominik Müggler dit calmement l’essentiel de ce qui demeure l’un des « combats de [sa] vie ». Il est 16h30 en ce samedi 29 novembre 2025 à Berne. Nous sommes la veille de l’Avent, mais une mer de bougies s’apprête déjà à illuminer la Place Fédérale, spécialement bouclée par la police municipale pour l’occasion, sous l’œil curieux des badauds. Il y aura 12’434 de ces lumignons. « Soit exactement le nombre d’avortements recensés officiellement en Suisse par l’Office fédéral de la statistique (OFS) en 2024, mais c’est aussi le nombre de mamans qui n’ont pas été mises en condition de pouvoir choisir de garder leurs enfants, relève Dominik Müggler. Notre action est une manière efficace de mettre de la lumière sur l’ampleur de ce fléau social… »

Cet élégant Bâlois de 67 ans, père de six enfants, est l’organisateur de cette « Action Bougies 2025 ». Il est aussi le président fondateur de plusieurs organisations « pro-vie » dont Mamma, lesquelles fonctionnent grâce au soutien financier de quelques 20’000 donateurs. C’est donc cette association qui est à l’origine de ce « happening » aussi percutant qu’inattendu. Lequel se pique d’illuminer la place mais aussi et surtout « d’illuminer les consciences ». Sur www.mamma.ch, le site internet de cette puissante association fondée en 1998 et basée à Münchenstein (BL), et qui offre une aide financière et psychologique aux mères en difficulté, un compteur comptabilise le nombre d’IVG ayant eu lieu en Suisse lors de l’année en cours. À l’heure des discours pré-manifestation, il indique en lettres capitales noires que « 11’439 enfants ont déjà été avortés en Suisse cette année ». Il s’agit là d’une projection, basée sur les chiffres de l’année précédente, car le nombre d’IVG n’est évidemment recensé en temps réel par aucune organisation officielle. Mais l’effet choc recherché est atteint malgré tout. « Et il y a en réalité probablement déjà eu plus d’IVG cette année, car la tendance est à la hausse ces dernières années », déplore Dominik Müggler.
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