« Les drag queen story hours nuisent aux homosexuels du monde entier ! »

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Militant du parti Reconquête d’Éric Zemmour, Yohan Pawer a fait de la perturbation de drag queen story hours sa spécialité. Ouvertement gay, ce militant de droite radicale se défend de tout extrémisme.

 


Pourquoi vous opposez-vous aux heures de lecture arc-en-ciel ?

Parce que je suis homo et parce que je crois que ce mouvement nuit aux homosexuels du monde entier. Quand j’ai appris que les drag-queens commençaient à lire des histoires aux enfants en France, après avoir lancé cela aux États-Unis, j’ai réalisé qu’on ouvrait la boite de Pandore. On touche des enfants dès 3-4 ans ! Ils ont un esprit peu développé et on vient leur parler de sexualité. C’est dramatique.

Vous avez tenté une première infiltration, ce printemps. Or vous avez été démasqué…

J’ai vécu ça comme un échec, parce que j’avais vraiment préparé ce happening. Tout a rapidement capoté puisqu’on m’a reconnu. J’ai donc dû subir la séance. C’était rageant de voir l’incompréhension des enfants alors que je ne pouvais rien faire, étant entouré d’agents de sécurité et de policiers. 

La présence policière était-elle déjà en place à votre arrivée ?

Non. Il y avait seulement la sécurité du service culturel, car des militants de Reconquête manifestaient devant. Je n’étais pas au courant de ce qui se passait à l’extérieur mais les policiers sont venus me chercher, m’ont isolé et ont contrôlé mon identité. Ils m’ont dit que ma carte d’identité ne présentait pas mon vrai nom. L’un deux m’a dit : « On sait que vous êtes Yohan Pawer ». J’avais le choix entre partir ou assister à la séance avec les agents derrière moi. J’ai choisi de rester. 

Donc la police est venue spécialement pour vous ?

Oui. 

Comment les autres personnes dans la salle ont-elles observé votre prise en charge ?

Ils ont applaudi. J’ai même entendu « l’extrême droite dehors ». Lors de mon second happening, on m’a d’ailleurs aussi ressorti la rengaine de l’extrême droite. Et la drag-queen a même ajouté que j’étais « un homme extraordinairement méchant ». 

Lors de la première infiltration, la drag-queen a dit qu’il fallait se montrer tolérant avec tout le monde sauf les manifestants à l’extérieur. Quelle est votre réaction ?

Si vous prônez un discours de tolérance, il faut le tenir jusqu’au bout. Il faut être tolérant avec tout le monde, et comprendre pourquoi nous sommes opposés à ce type d’événements. À cet âge les enfants ne savent même pas ce qu’est la politique. On leur apprend pourtant que l’extrême droite est un danger et qu’ils ne doivent pas être tolérants envers 20 millions de Français qui votent pour le Rassemblement National ou Reconquête. 

Lors de la deuxième tentative, vous avez réussi à intervenir en milieu de séance. Comment est-ce possible ?

Lors de la première infiltration, les militants de Reconquête appelaient la mairie de Paris pour demander l’annulation de la lecture. Les autorités étaient donc au courant qu’il se passait quelque chose, mais pas la deuxième fois. J’avais appelé Éric Zemmour en amont, pour lui demander d’empêcher une mobilisation devant le lieu de lecture.

On vous a reproché d’aller à l’encontre de la liberté d’expression en intervenant ; que répondez-vous à cela ?

En fait, je suis intolérant à l’idéologie, mais pas à l’être humain. Or, on a clairement dépassé un seuil : oui, bien sûr qu’il faut apprendre la tolérance aux enfants, le respect également. En revanche, emmener ses enfants dans un club de lecture où on leur dit : tu n’es pas un garçon, tu n’es pas une fille, tu n’es rien… Il faut protéger les enfants face à ce discours. 

Avez-vous une dent contre les drag-queens en général ?


La drag-queen dans le monde des adultes ne me pose aucun problème ; ça a toujours existé, c’est amusant, mais ça doit rester dans ce milieu-là. Un homosexuel qui dénonce l’idéologie woke, comme moi, ça dérange. Ces personnes savent que je connais bien leur monde : alcool, drogue et sexe. Pas du tout un univers adapté aux enfants de 4 ans. 

Récemment, Cyril Hanouna m’a appelé pour me proposer de faire une émission face à des drag-queens. Aucune n’a répondu favorablement. 

En Suisse, des lectures similaires ont lieu, désormais. Une heure de lecture est rémunérée 500 francs plus le déplacement, avec de l’argent public. De quel œil voyez-vous cela ? 

Je vais prendre l’exemple de Paris : est-ce que la mairie a consulté les Parisiens ? Il y a des personnes qui sont absolument opposées à cela, mais on se fiche bien de leur avis. Les impôts financent cette mascarade alors qu’il y a d’autres priorités comme la sécurité. Le pire c’est qu’en réalité ces clubs de lecture ne sont pas même pas connus de toute la population, alors que tout le monde y contribue. La question du financement sera dans mon discours lors d’un prochain événement parisien, financé par la collectivité.

Il y a quelques semaines, en Suisse romande, la gendarmerie a dû intervenir à titre préventif lors d’une lecture drag-queen… Est-ce qu’il faut multiplier ce genre d’actions ?

Oui, il faut montrer que la majorité des gens sont opposés à ces événements et que les lobbys LGBT font passer une minorité pour une majorité. Je suis le seul homosexuel en France à dénoncer cela publiquement, mais je reçois des milliers de messages de soutien.  

Propos recueillis par Max Frei

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