Une publication Facebook de l’Église catholique vaudoise a surpris par son ton léger : smileys, citrouilles souriantes et hashtags joyeux. L’institution se défend de tout prosélytisme et revendique un simple rôle « historique et culturel ». Mais derrière ce vernis pédagogique, une tension s’expose entre la logique commerciale des réseaux sociaux et la fidélité au message spirituel.
Avec six mentions « J’aime », dont deux provenant de comptes institutionnels – celui de l’Église elle-même et celui d’une responsable de sa communication –, on ne peut pas dire que la publication d’Halloween de l’Église catholique vaudoise ait rencontré un succès foudroyant. Pourtant, avec son émoji citrouille, sa grande photo orange et sa série de hashtags calibrés pour plaire à l’algorithme (#Halloween, #Fêtepaïenne, #Toussaint, #Friandises, #Aspectshistoriques), l’institution semblait avoir tout misé sur un ton grand public, façon « post viral » de fin octobre.
Le texte accompagnant l’image propose un rappel historique : la fête de Samain, célébrée par les Celtes, qui traverse l’Atlantique avec les émigrants irlandais et écossais fuyant la grande famine du XIXe siècle, avant de s’américaniser pour devenir l’Halloween que nous connaissons aussi en Europe depuis le triomphe du soft power yankee. Plus bas, la publication poursuit sur un terrain plus théologique : « L’histoire retient que les papes Grégoire III et IV avaient déplacé puis fixé, aux VIIIe et IXe siècles, la fête de la Toussaint au 1er novembre afin de concurrencer des fêtes non chrétiennes comme Samain (…) » et d’ajouter que Halloween vient de All Hallows’ Eve, la « veille de tous les saints ».
Mais alors que le texte se veut pédagogique, la forme – visuelle, tonale, émotionnelle – raconte une autre histoire.
Pour lire la suite de cet article et découvrir les explications de l’Église, veuillez vous connecter.
Merci de votre soutien et de vos abonnements indispensables pour que nous puissions poursuivre notre chemin.
