La brillante élection du candidat de la RTS

Par Raphaël Pomey - Publié le 12 mars 2025

🖨️ Imprimer cet article

Le nouveau conseiller fédéral centriste Martin Pfister remplacera avantageusement Viola Amherd. La manière dont a été traité son concurrent, elle, restera longtemps un modèle d’indignité pour le service public.

C’est désormais certain : il n’y aura pas de « conservateur traditionnaliste » au Conseil fédéral. Trop paysan, trop chrétien, pas assez soumis à l’idole individualiste, Markus Ritter a bel et bien été vaincu par son adversaire zougois Martin Pfister, mercredi 12 mars.

Colonel à l’armée, père de quatre enfants et « plus à l’aise dans une caserne que dans les travées du Palais fédéral (sic) », le nouveau membre du gouvernement présente un profil plutôt plaisant. Mais lors de l’élection, il fallait aussi voir la journaliste de la RTS Nathalie Ducommun conclure la phrase de l’inénarrable Lisa Mazzone, autrefois retraitée de la politique, à propos d’un vote destiné au « moins pire » des deux candidats.

Message important !
Cet article vous est offert mais nous avons besoin de vous pour continuer à jouer notre rôle d’empêcheur de penser en rond. 
Abonnements : https://lepeuple.ch/sabonner/
Dons : https://lepeuple.ch/nous-soutenir/


En sa qualité de chrétien, et sans doute aussi d’agriculteur, nous avons en effet appris que Markus Ritter « froissait plus d’une et plus d’un » sous la coupole. Histoire d’enfoncer le clou, le service public n’a cessé de le décrire comme tendu, crispé et arrivé trop tôt durant la rediffusion. Pourtant, Nathalie Ducommun osait encore demander : « Qu’est-ce qui a pu jouer en faveur de Pfister ? »

Un procès en sorcellerie

La réponse est simple : le procès en sorcellerie que son employeur a intenté à Markus Ritter depuis février, en raison de ses convictions sur l’avortement, le changement de sexe ou la reconnaissance des personnes non binaires. Comment, à l’inverse, ne pas être séduit par le gagnant du jour, décrit par la RTS comme un « humaniste » « ouvert sur le monde » ?

Martin Pfister fera certainement bien son travail. Vu l’état du département laissé par sa prédécesseure, le défi est de toute manière modeste. Mais si notre télévision d’État veut éviter de sombrer avec l’establishment qu’elle protège, il faudra bien qu’elle cesse un jour de couler ceux qui refusent de plier devant ses dogmes.